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M. Aubert de Gaspé, qui était le neveu des demoiselles de Lanaudière, a longuement parlé dans ses Mémoires du séjour de ces excellentes personnes au manoir de Saint-Vallier.

Un frère cadet des demoiselles de Lanaudière, Antoine-Ovide, un des héros de la guerre de 1812, habita aussi pendant plusieurs années le manoir de Saint-Vallier. Il y décéda le 16 décembre 1838, à l’âge de 66 ans. La Gazette de Québec disait de ce vrai gentilhomme, au lendemain de sa mort : « Les pauvres perdirent en lui leur meilleur ami. Tant qu’il vécut il fut le père de sa paroisse ; jamais on ne frappa à sa porte en vain. On aurait pu inscrire sur sa tombe : franc, probe, honnête, loyal, ami des pauvres, et sûrement jamais une voix n’aurait pu lui nier ces qualités. »

Plusieurs autres membres de la famille de Lanaudière décédèrent au manoir de Saint-Vallier.

Après la disparition des Lanaudière, la vieille demeure passa successivement à Thomas Pope, qui fut maire de Québec, à la famille Alleyn, qui y résida un quart de siècle, à Thomas Lemieux, dont la famille est établie dans la région depuis plus de deux cents ans. Elle fut ensuite achetée par M. F.-X. Larue, notaire, qui fit construire une terrasse en maçonnerie à l’extrémité de la propriété d’où l’on a une vue splendide du fleuve, de l’île d’Orléans et du cap Tourmente, sur la rive gauche du Saint-Laurent.

Le manoir de Saint-Vallier appartient aujourd’hui à la famille Amos qui l’a agrandi et considérablement amélioré. La propriété porte maintenant le nom de « Murval ».