nion, de croyance ; c’est la négation de toute autorité en matière de foi, en matière intellectuelle ; c’est la liberté de la pensée que les hommes réclament trop haut pour eux-mêmes pour qu’ils osent nous la contester. Essayons enfin de peser toute chose au poids de notre raison. Peut-être rencontrerons-nous des solutions nouvelles et plus heureuses pour tant de problèmes ardus qui agitent l’humanité, dans le domaine de la théorie, comme dans celui de la philosophie pratique, c’est-à-dire de la morale et du droit. Tout ce que nous avons vu faire et proposer jusqu’à ce jour n’est pas fort bon : nous qui sommes autant, mais autres, n’aurions-nous pas par hasard quelque chose de meilleur à dire ? Essayons toujours, il n’en coûte rien. Toutes les absurdités, toutes les étrangetés possibles ont été inventées, toutes les contradictions posées et toutes posées et inventées par des hommes. Si nous ne faisons mieux, il est impossible du moins que nous fassions pis, et j’ai confiance en la droiture de nos instincts pour nous arrêter sur le chemin des conséquences logiques qui vont tout droit conclure au désordre moral et intellectuel, pour peu que le principe dont elles découlent contienne la plus légère ombre d’erreur.
Si toutes les femmes interrogeaient, comme je l’ai fait, les trente siècles et plus de l’histoire de la philosophie dans son développement ancien et moderne, elles perdraient une grande partie du respect que beaucoup d’entre elles accordent d’une façon si absolue et vouent