avec liberté, et comme chargée d’y représenter la vice-royauté de Dieu. Ce n’est point une histoire proprement dite que je vous offrirai, mesdames, au moins dans le sens que l’on donne ordinairement à ce mot ; ce sera une philosophie de l’histoire, une peinture rapide de la chaîne des événements, une recherche consciencieuse de leurs causes et de leurs fins. Nous passerons en revue la succession des races, puis celle des langues, celle des institutions et des religions, celle de la littérature et des arts. Du passé enfin, sans nous arrêter au présent qui toujours fuit, nous nous lancerons prophétiquement dans l’avenir ; nous conclurons de qui a été, ce qui doit être. C’est en ce sens seulement, dans le sens d’un retour périodique des mêmes séries de faits que ce mot de l’Ecclésiaste est vrai : « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. » Et encore ce même soleil voit-il réellement deux fois les mêmes choses ? Non, tout paraît et disparaît devant lui, il passera lui-même et peut-être sans avoir éclairé deux êtres parfaitement identiques, sans avoir mesuré deux années semblables par leur fécondité sinon par leur durée. Devant Dieu seulement tout est immuable comme son immuable volonté ; parce que, dans une durée éternelle, tout progrès, toute évolution est nécessairement soumise à la loi de retour et de périodicité.
Du monde enfin et de l’ensemble des choses créées nous remonterons au Créateur. Selon une expression biblique, « sa gloire et sa puissance sont écrites dans les œuvres de ses mains. » En effet, quand nous aurons