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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/124

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110 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

certitude qu’on peut en substituer la culture à celle des Céréales, lorsque les moissons sont trop maigres, ou qu’elles sont détruites par la grêle, ou par tout autre fléau qui les frappe si souvent ».

On n’aura pas oublié, sans doute, que, pour les mois de culture ou de récolte cités par Baldini, cet auteur n’avait en vue que ce qui devait se passer dans le Sud de l’Italie.

Nous arrivons au XIXe siècle, qu’on pourrait appeler le siècle d’expansion de la Pomme de terre. Il n’y a eu d’arrêt dans cette expansion, qu’à partir de l’année 1845, en raison des graves désastres causés par la maladie, bien connue aujourd’hui et qui est due à l’extraordinaire propagation d’un Champignon parasite nommé Phytophtora infestans. Mais les années suivantes, les attaques de la maladie n’ont pas tardé à faiblir quelque peu, ce qui a contribué à relever le courage des cultivateurs. Puis, quelques méthodes ont été suivies pour tâcher autant que possible de se mettre à l’abri du fléau, et insensiblement la culture de la Pomme de terre a pris une extension nouvelle. Il serait fastidieux et sans grand intérêt de suivre pas à pas, dans tous les États de l’Europe, les progrès successifs de cette culture. Nous nous contenterons de citer ici les constatations que nous avons relevées dans le récent ouvrage de M. Charles Baltet, L’Horticulture dans les cinq parties du monde (1895), en faisant avec lui le tour de l’Europe.

« Angleterre. — Les Pommes de terre qui arrivent par la Tamise sont soumises au mesurage ou au pesage par un « swornmeter » avant le débarquement, puis transportées à leur marché spécial, Great Northern, et dans les magasins particuliers « Wharves », sur les rives du Fleuve, où elles sont soumises à un criblage de classement. Le Chemin de fer Great Northern a créé auprès de la Station King’s cross Terminus, dans le West-End, d’immenses docks où viennent se ranger et les wagons de Pommes de terre, et les véhicules des acheteurs. Ce débouché permet à notre Parmentière[1] de figurer aux tableaux de 1891 pour une superficie de 530 311 hectares, ayant fourni un rendement moyen de 119 quintaux à l’hectare. La surface est ainsi répartie dans la Grande-Bretagne :

  1. — On sait que François de Neufchâteau avait proposé de nommer ainsi la Pomme de terre, en l’honneur de Parmentier. Mais ce synonyme n’est guère usité.