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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/154

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140 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

» On met dans ces rigoles l’engrais dont on peut disposer : outre que ces fumiers feront prospérer les Pommes, ils amélioreront en même temps le fond pour le froment qu’on pourra semer ensuite. On répand les petites Pommes de terre toutes entières dans les tranchées, à deux pieds les unes des autres ; et on coupe les grosses par tranches, car il suffit qu’il y ait sur chacune de ces tranches un ou deux yeux pour qu’elles puissent pousser : on met à une plus grande distance les Pommes dans les terres qui n’ont pas de fond, afin de pouvoir trouver dans le terrein qui les environne, une quantité suffisante de terre pour les butter.

» On recouvre sur le champ ces Pommes et l’engrais avec la terre qu’on a tirée des tranchées : lorsque les tiges se sont élevées de cinq à six pouces de hauteur, on fouille la terre qui est entre les rangées pour rehausser le pied de ces tiges ; et l’on répète encore la même opération quand les tiges ont atteint douze à quinze pouces de hauteur, ayant soin de pas recouvrir les tiges qui se couchent : plus le champ a de fond, plus on trouve de terre pour ce rehaussement, et meilleure est la récolte.

» Quand ces Pommes sont en maturité, ce qu’on reconnaît aux tiges qui commencent à périr, on renverse avec un crochet la terre qui les couvre, et l’on ramasse avec soin toutes ces Pommes, soit grosses, soit petites ; car s’il en restoit quelques-unes en terre, elles ne manqueroient pas de repousser, et infecteroient la terre, comme font les mauvaises herbes.

» Cette plante n’effruite point la terre destinée au froment ; au contraire, les labours qu’exigent sa culture et les engrais dont elle a peine à se passer, disposent admirablement un champ à donner une bonne récolte.

»…..On peut encore abréger la culture de cette plante en pratiquant la nouvelle culture. Pour cet effet, après que la terre aura été fumée et labourée trois fois, on formera les rigolles avec la charrue même, en faisant de profonds sillons, et en passant deux fois la charrue dans chaque sillon : on mettra les Pommes à un pied de distance au fond de chaque sillon, et on les recouvrira avec la main, en abattant un peu de la terre des côtés. Quand les tiges seront élevées de six à sept pouces, on remplira le sillon avec la charrue qu’on fera passer, à droite et à gauche, ce qui chaussera pour la première fois les Pommes : il restera un billon au milieu