de terre peut s’appliquer également à celle de beaucoup d’autres végétaux, dont les changements successifs dans la qualité, dans le produit et même dans la forme, sont attribuées tous les jours à l’épuisement du terrain, à la nature des engrais et aux différentes méthodes de culture employées, lorsqu’il est prouvé que ces circonstances ne jouent point le rôle principal.
» Consulté à plusieurs reprises sur les moyens qu’on pourrait efficacement employer contre les suites fâcheuses de cette dégénération, j’ai cru devoir rappeler d’abord la pratique sage des bons Cultivateurs qui ont grand soin de changer chaque année de semence, de se servir toujours de celle moissonnée dans des terrains ou à des aspects opposés.
» D’après ce principe, confirmé par l’expérience, j’ai engagé à préférer, pour la plantation, les Pommes de terre venues à quelque distance du lieu qu’on veut en enrichir, à mettre celles récoltées sur des terres fortes un peu élevées, dans les fonds bas et légers ; et comme leur fécondité diminuait à mesure que la même espèce occupait un même terrain plusieurs années consécutives, j’ai recommandé expressément de ne jamais faire produire ce végétal dans la même pièce, qu’il valait mieux l’ensemencer en grain, qui, conformément aux observations de M. Duhamel, dont le nom sera toujours cher à l’Agriculture, donne une récolte plus abondante que si elle n’avait pas été précédée par cette culture.
» Mais, éclairé par quelques recherches sur la véritable cause de la dégénération des Pommes de terre, il m’a paru essentiel d’insister davantage sur la nécessité urgente de renouveler les espèces par l’emploi de la graine : on a suivi mon conseil ; je l’ai moi-même mis en usage, et nous avons obtenu le succès qu’il était possible de désirer en pratiquant la méthode que je vais indiquer.
» Ces baies ou fruits sont plus ou moins grosses, nombreuses et abondantes en semences, suivant l’espèce et la vigueur de la plante ; elles ne sont d’aucun usage dans les pays mêmes où la culture des Pommes de terre est en grande considération : on a bien fait quelques tentatives pour en retirer par la fermentation et la