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170 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE


distillation, une liqueur spiritueuse analogue à l’eau-de-vie, mais je ne pense point qu’on puisse les destiner à un emploi plus utile que celui des semis.

» Pour faire la récolte des baies, il faut attendre qu’elles soient parfaitement mûres, et c’est assez ordinairement dans le courant de Septembre ; elles commencent alors à blanchir et à se ramollir, il ne s’agit plus que de les conserver pendant l’hiver jusqu’au retour du printemps.


Des graines de Pommes de terre.

» On pourrait se dispenser sans doute d’extraire des baies de Pommes de terre la semence qu’elles contiennent ; il suffirait de renfermer ces fruits aussitôt après leur récolte dans une caisse avec du sable, lit sur lit, ou bien de leur laisser le pédicule commun qui les attache immédiatement à la tige, et de les suspendre ainsi au plancher, aux murs ou sur des cordes ; ils se conservent dans cet état sans altération jusqu’au moment des semailles ; il ne resterait plus alors qu’à les écraser et les mêler avec du sable pour les semer ensuite ; mais indépendamment que cette méthode est embarrassante, elle ne permet pas d’envoyer au loin et aussi commodément la graine, comme celle des autres végétaux enveloppée dans un péricarpe moins humide et moins charnu.

» Le moyen qui m’a paru le plus expéditif, consiste à laisser entrer en fermentation les baies dès qu’elles sont cueillies, afin de diminuer un peu de viscosité ; on les écrase ensuite entre les mains, et on les délaye à grande eau, pour séparer, à l’aide d’un tamis, la graine du gluten pulpeux qui la renferme, après quoi on la fait sécher à l’air libre.

» Cependant, comme il y a tout lieu de présumer que le séjour d’une graine aussi petite et aussi délicate, dans l’eau employée à l’extraire, pourrait quelquefois lui nuire, il serait possible, surtout quand il s’agirait d’une petite quantité, de substituer à ce procédé celui d’écraser les baies de Pommes de terre, de les étendre sur du papier gris ou sur des cordes à l’instar des Mûres dont on veut avoir la graine ; la semence alors ne pourrait souffrir aucune altération, la matière muqueuse absorbée et détruite par ce moyen, présentant à l’air beaucoup de surface, la semence sécherait promptement.