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SON INTRODUCTION EN FRANCE 171


» La semence de Pomme de terre est petite, oblongue, et contient une amande ; elle est blanche lorsqu’elle est encore enfermée dans la baie ; elle est jaune, quand elle est extraite par le papier ou par des cordes, et d’une couleur fort brune, quand on l’a retirée ; au moyen des lavages à l’eau, j’ai tiré d’une de ces baies de moyenne grosseur, jusqu’à 302 graines.


Culture des Pommes de terre par semis.

» L’idée de multiplier les Pommes de terre par semis, se sera présentée sans doute à l’esprit de quiconque aura bien observé la végétation de cette plante : car on ne saurait disconvenir que ce ne soit de cette manière que la nature s’y prend pour régénérer les espèces et multiplier les variétés : il reste toujours sur terre, après la récolte, des baies qui échappent aux rigueurs de l’hiver ; leurs semences germent au Printemps, et se confondent avec la plantation nouvelle ; plusieurs cultivateurs distingués ont tenté cependant cet essai intéressant, quelques-uns sans but : la voie des semis leur ayant toujours paru longue, coûteuse et difficile, ils ne l’ont pas suivie pour connaître le tems que devait parcourir la Pomme de terre avant de completter sa récolte ordinaire, et qu’elle pouvait être par la suite la qualité de cette production originaire des semences, comparée avec celle venue par la racine.

» On sèmera la graine à la fin d’Avril, par rangs, dans des rigoles de trois pouces de profondeur, pratiquées sur des planches de terre disposées à cet effet ; il y aura un pied de distance entre chaque rang, et les rigoles seront recouvertes de terre.

» Lorsque les jeunes tiges de Pommes de terre paraîtront, il faudra en éclaircir le nombre, afin qu’il y ait toujours 8 à 9 pouces d’intervalle entre chaque pied : on pourra transplanter les autres de la même manière ; dès que la plante commence à jaunir, on enlèvera les racines, et on les préservera de la gelée et de la germination ; au mois d’Avril, on les plantera par rangées, on les cultivera, on les recueillera à la manière ordinaire, et la moisson de la troisième année sera aussi riche que de coutume.

» Nous observerons cependant que, moyennant un bon terrain et des soins entendus, la Pomme de terre pourrait acquérir par semis sa grosseur et sa fécondité ordinaire, dans un cercle de tems moins considérable. M. Engel, dans son Instruction sur la