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178 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

tribue chaque année, depuis quatre ans, des échantillons, se sont soutenues quant à leur port et à leur forme, dans les divers Cantons où on les a cultivées. Une seule envoyée, il y a quatre ans, à M. de Chancey, l’a mis à portée d’en couvrir trois arpents et demi, dont le produit est destiné à être répandu dans le Lyonnais. Ce ne sera pas là le seul service dont ses concitoyens lui seront redevables : il a engagé, il y a deux ans, quelques personnes charitables à faire cultiver des Pommes de terre au profit des pauvres : l’un a prêté son champ ; l’autre a fourni l’engrais ; un troisième s’est chargé des frais de labour, de semence et de culture, et cela a suffi pour subvenir aux besoins pressants de bien des familles : le même acte de bienfaisance a été renouvelé cette année. Puisse cette manière de soulager les malheureux avoir partout des imitateurs ! Tel est le précis des deux Mémoires de M. de Chancey : sa passion favorite paraît être la culture des Pommes de terre ; et son motif, le bien qu’elle procurera à la classe la plus indigente des citoyens. Je pense donc qu’en s’occupant ainsi de tout ce qui peut tendre au bonheur de l’humanité et aux progrès de l’Agriculture, cet auteur patriote a acquis des droits à l’estime publique, et que ses travaux sont dignes de l’approbation de la Société ».

En 1888, on célébrait le centenaire de Parmentier, en inaugurant la statue que la reconnaissance publique lui avait élevée sur une des places de Neuilly-sur-Seine, non loin de cette plaine des Sablons dont la culture de Pommes de terre, en 1787, est devenue historique. Le mémoire de Parmentier que nous citons ici, puis le Rapport des commissaires de la Société d’Agriculture qui lui fait suite, extraits tous deux des publications de cette Société, feront mieux saisir dans tous ses détails ce que signifiait cet essai de culture, dont les résultats ont été inespérés. Il ne faut pas oublier, non plus, que la Société d’Agriculture s’y était complètement associée, et qu’elle a été faite en somme avec son concours.

MÉMOIRE SUR LA CULTURE DES POMMES DE TERRE A LA PLAINE DES SABLONS ET DE GRENELLE, par M. Parmentier. (Lu à la Séance publique du 19 Juin 1787.)

« L’année rurale 1785 a été remarquable par deux espèces de calamités qui n’ont épargné aucune de nos provinces : toutes ont éprouvé plus ou moins sensiblement, et la disette de fourrages