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SON INTRODUCTION EN FRANCE 187

tés par forme d’essai, n’ont pas moins rapporté l’année dernière qu’en 1786.

» Quelques agronomes prétendent que la fane de la Pomme de terre ne plaît point aux moutons, et que, si par malheur ils y touchent, ils en sont incommodés. M. Parmentier que ses expériences ont persuadé du contraire, a permis aux Bergers des environs de la Plaine des Sablons et de celle de Grenelle, de conduire leurs troupeaux dans la partie qu’il avait plantée ; les moutons ont brouté la totalité du feuillage en peu de temps, et n’ont laissé que les tiges. M. Parmentier assure qu’il n’en est résulté pour ces animaux aucun des accidens prétendus.

» On a fait sur cette plantation, en présence des Commissaires de la Société, l’essai du Petit cultivateur américain, sorte de petite charrue attelée d’un cheval. Ils ont vu qu’avec cet instrument, on pourra butter suffisamment à peu de frais les plantes qui veulent être buttées. Il a pareillement été démontré qu’on peut employer la charrue pour récolter les Pommes de terre : manière expéditive et qui diminue de beaucoup la dépense de la main-d’œuvre.

» Nous devons observer que les Pommes de terre qui ont cru dans le sable, semblables à cet égard au Blé moissonné sur des terres sèches, sont plus farineuses, plus fermes, et d’une pesanteur spécifique plus considérable, que si des fonds humides les avaient produites. Celles de la Plaine des Sablons ont plus de saveur que les Pommes de terre de même espèce que l’on achète dans les marchés n’en ont communément ; et soumises à la préparation par laquelle on en extrait la fécule, elles en ont donné plus abondamment.

» L’expérience, dont nous venons de rendre compte, apprend que l’on peut différer de planter la Pomme de terre jusqu’au 25 de Mai, le 25 compris, jour auquel les arpens façonnés les derniers ont été plantés ; car ces arpens ont autant rapporté que ceux qu’on avait plantés les premiers, c’est-à dire 10 ou 12 jours plus tôt.

» Elle nous apprend de plus que le terrain le plus aride ne doit point être abandonné, et qu’on peut y trouver une grande ressource en le plantant de Pommes de terre, lorsqu’il est d’une nature légère. Le calcul le plus simple va mettre à portée d’en juger et d’apprécier en cela le mérite du travail de M. Parmentier.

» Un boisseau de Pommes de terre, nous parlons toujours ici de