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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/231

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SON HISTOIRE BIOLOGIQUE

l’ovaire en contenant en moyenne trois cents. Mais il arrive rarement qu’ils soient tous fécondés, si bien qu’à la maturité lorsqu’on recueille les graines, on n’en compte plus que le tiers, la moitié ou les trois quarts. Cet ovaire, après la fécondation, grossit en même temps que les ovules qui se développent simultanément avec lui, et à la maturité des graines il se présente sous la forme d’une baie sphérique, blanche ou rougeâtre dans différentes variétés. À cette époque, les placentas se sont ramollis et les graines paraissent se trouver dans une pulpe humide, mucilagineuse, dont elles ont besoin d’être débarrassées pour se conserver à sec.

Fécondation. — Il nous paraît utile de dire ici quelques mots de la fécondation, sans nous appesantir cependant sur ce sujet qui demanderait des explications difficiles à suivre. Mais il est nécessaire d’en posséder quelques notions pour se rendre compte de ce qui se produit de diversité dans les plantules obtenues de graines résultant de fécondations croisées. Nous avons vu que chaque grain de pollen peut émettre plusieurs tubes fécondateurs. C’est ce qui arrive lorsque ce grain pollinique est placé, par une cause ou une autre, sur les papilles stigmatiques. Chacun de ces tubes polliniques s’enfonce dans le tissu du canal stylaire et, en s’allongeant successivement, pénètre dans un petit canal de l’ovule, destiné à le recevoir, pour se rendre au fond de ce canal jusqu’à une grosse cellule qu’on appelle le sac embryonnaire. Après ce contact, a lieu l’acte fécondateur, c’est-à-dire que le plasma et le noyau terminal du tube pollinique se mélange avec le plasma et le noyau principal du sac embryonnaire, et que par l’union intime des deux noyaux et le mélange des deux plasmas, mâle et femelle, il se forme une cellule spéciale, d’organisation nouvelle, qui est le premier rudiment de l’embryon. Ce dernier se développe peu à peu dans l’ovule, par des stades successifs d’évolution, et il arrive un moment où cet ovule, devenu la graine à sa maturité, laisse voir cet embryon complètement constitué dans son intérieur, tel que nous l’avons décrit au moment de la germination.

Or que se passe-t-il dans la formation de cet embryon naissant ? C’est que d’un côté le plasma mâle, de l’autre le plasma femelle, issus tous deux du plasma général de la plante, contiennent en puissance tous les éléments de son développement, parce qu’ils en sont l’émanation ultime. Leur union génératrice dans l’embryon ne lui