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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

permettra donc que de reproduire les organes de la plante mère, et s’il se montre quelques variations dans les plantules, elles seront seulement d’un caractère plus accusé. Mais tout autre serait le résultat si le plasma mâle ou le plasma femelle provenait, soit l’un, soit l’autre, de variétés différentes. C’est ce qui arrive dans la nature lorsque des insectes portent le pollen d’une variété sur le stigmate d’une variété différente. C’est aussi ce qui se passe, quand, au moyen de la fécondation dite artificielle et croisée, on opère de même, ou bien lorsqu’on essaie de faire des hybridations entre espèces voisines d’un même genre. On facilite ainsi le mélange des plasmas sexués de deux types différents, et si la fécondation ainsi préparée réussit, on obtient un embryon dont les facultés génératrices procèdent soit du père, soit de la mère, ou des deux à la fois. À une certaine époque, on ne connaissait que les semis des graines produites naturellement sur les pieds que l’on cultivait. Mais depuis plus de trente ans, on a tenté de pratiquer la fécondation croisée entre variétés de Pommes de terre différentes, et l’on est arrivé par cette méthode expérimentale à obtenir des produits de meilleure qualité, de plus grande hâtiveté ou de plus forte productivité, en raison des croisements effectués entre types choisis à cet effet.

Fig 68. — Jeune ovule de l’ovaire d’un bouton de fleur : kh, son enveloppe, kk, son embryon avec son sac embryonnaire es (gr. 200/1), D’après Schacht. Fig 69. — Ovule d’une fleur épanouie : kh, son enveloppe ; es, sac embryonnaire ; km, ouverture ovulaire (ou micropyle) par laquelle pénètre le boyau pollinique(gr. 200/1). D’après Schacht.

Les procédés que l’on emploie pour réussir ces fécondations expérimentales varient suivant les opérations que l’on se propose de