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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/236

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

aucun cas, produire ces tubercules que l’on nomme des Pommes de terre ; que ceux-ci dépendent entièrement du système tigellaire, dont ils ne sont en réalité que des parties terminales de tiges, qui s’épaississent par la prodigieuse multiplication des vésicules-mères du tissu cellulaire. Quant aux racines qui naissent des bourgeons des tubercules, elles naîtront toutes de la partie extérieure des entre-nœuds, et comme, dans le cas précédent, ces racines ne produiront jamais de tubercules.

Ainsi donc les tubercules de la Pomme de terre sont des dépendances directes de la tige et non de la racine. Mais comment se forme chacun de ces tubercules ? D’après Schacht, le tubercule de la Pomme de terre est un renflement de l’extrémité d’un rameau souterrain, et comme tel il est couvert de bourgeons. Lorsque ce tubercule est définitivement constitué, il présente çà et là à sa surface de petites dépressions plus ou moins accusées, autour desquelles on distingue de rares écailles rudimentaires, parfois peu visibles, et deux à trois bourgeons naissants. C’est ce qu’on appelle en terme technique les yeux du tubercule. « Dans chaque œil de tubercule de la Pomme de terre, dit Schacht, se trouvent plusieurs bourgeons l’un près de l’autre. Celui qui est placé au milieu est le bourgeon principal : il pousse d’ordinaire le premier ; s’il n’existe pas ou se développe peu, les bourgeons de réserve se mettent d’ordinaire à pousser aussitôt, pendant que le bourgeon principal s’étiolera ou même se détachera. Les bourgeons situés à la partie antérieure des tubercules, c’est-à-dire à leur extrémité essentiellement organisée, poussent de préférence à ceux qui sont placés à leur partie postérieure, c’est-à-dire sur la moitié qui se trouve en dépendance directe avec leur tige génératrice. Du reste, sur cette dernière partie, les yeux existent d’ordinaire en très petit nombre et il ne s’y développe que de rares germes atrophiés. C’est pourquoi, lorsqu’on se sert pour la plantation, au lieu de tubercules entiers, des morceaux de ces tubercules, il faut faire attention de ne pas choisir la moitié inférieure, parce qu’on peut ne pas obtenir de germinations. Les germes, que le tubercule de la Pomme de terre développe tout d’abord, sont plus vigoureux que ceux qui se forment après le retard des premiers ; par contre, après les premières germinations, on voit s’augmenter souvent le nombre des germes, qui sortent d’abord des bourgeons de réserve, parfois