Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
221
SON HISTOIRE BIOLOGIQUE

montanum et de leurs analogues par la circonstance que nous venons de noter, qu’ils sont comme de véritables tiges, munies d’un grand nombre de bourgeons et à cause de cela peuvent être divisées pour former des boutures. En outre, ils ne font pas partie intégrante de la tige au bas de laquelle on les trouve ; ils se développent au contraire en très grand nombre tout le long, ou à l’extrémité des filamens qui naissent du bas de la tige, filamens qui
Fig. 71. — Stolon ou tige souterraine de Pomme de terre, portant de jeunes tubercules en formation (3/4 de grand. nat.)
donnent aussi naissance à des radicules ».

En 1828, Turpin, dans son Mémoire sur l’organisation des tubercules du Solanum tuberosum, etc.[1], qu’il avait lu à la Société philomathique, avait appuyé de nouvelles observations ce qu’avait fait connaître Dunal. En étudiant la germination d’une graine de Pomme de terre, il avait remarqué que de l’aisselle des feuilles cotylédonaires et des trois premières feuilles suivantes, étaient partis des axes secondaires qui s’étaient allongés et qui avaient pénétré dans le sol. L’axe de la troisième feuille s’était à peine enfoncé dans la terre ; elle s’était relevée et, redevenue aérienne, s’était couverte de jeunes feuilles. Mais, dans sa partie souterraine, cet axe avait donné naissance à de petits tubercules, comme avaient fait d’ailleurs les quatre autres axes qui étaient restés enfoncés dans le sol, et à l’extrémité desquels un tubercule s’était également formé. De plus, des radicelles s’étaient développées sur les entre-nœuds de ces tiges axillaires, pendant que l’axe principal se continuant dans la terre en cône radiculaire se couvrait de semblables radicelles, sans émettre lui-même aucun axe tuberculifère. Il en concluait que tout le système des racines ne peut, dans

  1. Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, t. XIX, 1830.