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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

essentiellement vivante des bourgeons avait conservé son énergie vitale et trouvant, du côté extérieur, un obstacle mécanique à son développement dans la couche superficielle durcie par l’acide sulfurique, elle s’était accrue du côté qui lui opposait la moindre résistance, c’est-à-dire dans l’épaisseur de la substance du tubercule-mère.


Fig. 82. — Tubercules axillaires développés sur une tige aérienne de Pomme de terre, var. Imperator (3/4 gr. nat.).
En Juillet 1894, M. Duchartre présentait à la Société d’horticulture de France un pied de Pomme de terre Marjolin qui offrait cette particularité remarquable que ses tubercules étaient venus hors de terre à l’aisselle des feuilles, tandis qu’il n’en avait pas développé en terre. M. Duchartre donnait de ce phénomène les explications suivantes : « On sait qu’un tubercule de Pomme de terre n’est pas autre chose qu’un rameau qui, généralement dans une portion de son étendue et vers son extrémité, développe considérablement ses portions parenchymateuses, en même temps qu’il réduit fortement et annihile presque ses faisceaux fibro-vasculaires. C’est en terre qu’il subit cette transformation, et c’est pour cela que le buttage, augmentant le nombre des rameaux souterrains, augmente aussi la production des tubercules. Toutefois, si la tige de la Pomme de terre éprouve, dans sa partie inférieure, une blessure qui entrave la marche normale de la sève, le liquide nourricier, dans sa marche descendante, étant retenu plus ou moins complètement par l’obstacle qui résulte de cette blessure, s’accumule dans la partie aérienne de la plante et peut alors déterminer dans les rameaux nés à l’aisselle des feuilles un développement analogue à celui qu’éprouvent normalement les rameaux souterrains, quand la sève-nourricière peut leur arriver librement et en abondance. C’est ce qui avait eu lieu sur ce pied de Pomme de terre à tubercules aériens ».

Il ne nous reste plus qu’à signaler des cas plus fréquents de