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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

vage que parmi les autres, preuve qu’ils les ont trouvées préférables par le goût.

3o J’ai eu quelques Pommes de terre des montagnes de Foix, je les ai trouvées très belles et de bon rapport ; la peau en est fort rude.

» Je crois que ceci peut suffire pour faire connaître les meilleures espèces…

» Si M. Duhamel dit que les tiges de Pommes de terre sont de deux à trois pieds de hauteur, cela fait voir qu’il n’en a connu que des espèces communes : les Angloises, les Hollandoises, et celles de graine en ont poussé dans une bonne terre de jardin qui ont eu six à sept pieds de haut ».

Nous pouvons noter, d’après ce que disait Engel, que l’on possédait déjà en 1772, diverses variétés de forme longue et ronde, avec toute la série des couleurs qui les caractérisent encore aujourd’hui : blanche, jaune, rouge et même violet foncé, presque noir. Ce qui nous permet d’en conclure que nos variétés actuelles dérivent bien de celles qui existaient alors.

D’un autre côté, la culture de la Pomme de terre avait fait aussi de grands progrès dans l’Amérique du Nord, puisqu’elle était en mesure, en 1783, de nous fournir onze variétés nouvelles que, sur les instances de Parmentier, le Conseil du roi Louis XVI fit venir en France. D’après le rapport de Dumont à la Société royale d’Agriculture, en 1788, ces onze variétés s’étaient maintenues six ans comme variétés constantes dans la culture de la Plaine des Sablons. Lorsqu’il parle de ces variétés, en 1786, Parmentier ne cite les noms que de deux d’entre elles : c’étaient la Ronde blanche de New-York, et la Rouge longue de l’Île longue. Mais peut-être en avait-on déjà obtenu d’autres variétés par des semis, comme le conseillait déjà Parmentier en 1786. Toujours est-il que cet ami de la Pomme de terre, dans son rapport à la Société royale d’Agriculture sur les mémoires de M. de Chancey, disait en 1787 à propos des différentes espèces de Pommes de terre, et par ce mot espèces il faut entendre variétés : « Quelques auteurs les avaient fait monter à soixante ; mais dans ce nombre ils comptent beaucoup de variétés, » c’est-à-dire de variations. Nous n’avons pas d’éléments d’information qui nous permettent de nous expliquer cette opinion de Parmentier. Nous savons seulement que l’on avait