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SON HISTOIRE BIOLOGIQUE

choisi, en 1788, pour la célèbre culture de la Plaine des Sablons, la Grosse Pomme de terre blanche tachée de points rouges à la surface et dans l’intérieur, et que la même année M. de Chancey cultivait, aux environs de Lyon, la Blanche de la Nouvelle-Angleterre, la Grosse blanche hâtive, la Rouge ronde de l’Ile longue, la Rouge longue de la Nouvelle Angleterre, la Petite Chinoise, l’Anglaise, la Violette, la Longue des Montagnes des Vosges, la Souris de large de la Haute-Alsace.

Quelques années plus tard, en 1805, paraissait le Traité des végétaux qui composent l’Agriculture de l’Empire français, par Tollard aîné. L’auteur y dit, à propos de la Pomme de terre : « Cette plante offre beaucoup de variétés qu’on connaît sous les dénominations de Grosse blanche ronde, Grosse blanche longue, Blanche irlandaise, Jaune ronde aplatie, Rouge longue, Rouge dite Souris, Pelure d’oignon, Petite jaune, Rouge longue marbrée, Rouge ronde, Violette, Petite blanche chinoise. Toutes ces variétés diffèrent par la forme et la couleur… Les Grosses blanches sont les plus productives ; les Rouges ont moins d’eau, plus de saveur et se gardent plus longtemps que les Blanches, surtout la Rouge longue ; les Jaunes ont la pulpe plus fine, plus serrée, et sont plus délicates que toutes les autres, et celles à préférer pour la table ; la Petite rouge hâtive est aussi très bonne. Elles se plantent à la fin d’Avril ou au commencement de Mai. On les multiplie aussi par leurs graines : ce dernier procédé est long, mais il les donne plus délicates et fournit toujours des variétés ».

Mais, de son côté, Parmentier revient sur cette question et s’exprime comme il suit, dans son article sur les Pommes de terre paru en 1809 dans le Nouveau cours complet d’Agriculture théorique et pratique, qui fait suite au Dictionnaire de l’Abbé Rozier.

« Variétés. — On les fait monter à plus de soixante ; mais c’est sans doute pour avoir admis au nombre des espèces les nuances légères qui se trouvent dans chacune des variétés ; en les restreignant à douze, je ne prétends pas les décrire toutes, mais bien celles qui se sont soutenues dans les expériences auxquelles je les ai soumises pendant au moins vingt années.

» La voie des semis et un concours d’autres circonstances suffisent pour en constituer de nouvelles, ou pour perfectionner celles qui existent déjà. Le moyen de les reconnoître ne seroit pas de