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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

rienne ; mais des stolons se développèrent vers le milieu des germes et donnèrent naissance à trois ou quatre petits tubercules. D’autres Pommes de terre, très attaquées, mais présentant à la fois des germes à sommet mortifié et deux ou trois germes sains, émirent des tiges rabougries, à feuilles crispées, plus ou moins maculées de taches noirâtres ; le résultat fut maigre : deux ou trois petits tubercules. Plusieurs autres Pommes de terre, attaquées à des degrés différents, qui avaient émis plus de germes sains que de malades, produisirent des tiges presque normales, avec des feuilles jaunâtres ou roussâtres, certaines avec des taches noirâtres. Le rendement se rapprocha de l’ordinaire, mais dans une proportion qui nous parut concorder avec l’état préalablement maladif des tubercules plantés.

Tous ces résultats sont conformes avec ceux que l’on signalait comme caractérisant la maladie de la Rouille ou de la Frisolée. Il convient donc d’en attribuer la cause au Pseudocommis. De plus, nous avons cultivé plusieurs autres Pommes de terre de variétés tardives, également attaquées par ce parasite, mais dont les tubercules étaient plus malades que la plupart des germes qui paraissaient être sains. L’année avait été très humide, et c’est une particularité dont il faut tenir compte. Il n’en est pas moins vrai qu’en Octobre la récolte se composait de moitié seulement de tubercules sains, l’autre moitié étant plus ou moins attaquée par le Pseudocommis.

Tout ceci nous apprend qu’il y a un grand intérêt à ne pas planter de Pommes de terre quelque peu affectées de cette maladie. Mais comme l’on préconise déjà la plantation des tubercules germés, il sera facile de se mettre à l’abri de la Frisolée, ou du moins des mauvaises récoltes qu’elle produit, en rejetant de la plantation ceux dont les germes présenteront des taches brunâtres ou seront noircis à leur extrémité.

Nous croyons cependant ne pouvoir omettre de dire que le Pseudocommis, en dehors de la faculté dont nous avons parlé plus haut de produire une contamination aérienne, en possède une autre également à craindre dans les cultures ; nous voulons parler de la contamination dans le sol, ce qui explique qu’il peut arriver que des tubercules plantés très sains donnent parfois des tubercules de nouvelle formation attaqués par ce parasite. Mais, dans ce cas, les