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HISTOIRE UE LA POMME DE TERRE

infect d’acide butyrique. C’est donc une perte totale des tubercules qui se trouvent atteints par cette maladie.


Fig. 102. — Une Pomme de terre  piquée. (1/2 grand. nat.) D’après une photographie de M. Le Saché.

4o Les tubercules piqués. — On appelle ainsi, à la Halle de Paris, des tubercules qui présentent çà et là, sur leur épiderme, de très petites perforations, fermées d’une façon apparente par un tissu nouveau de cellules subéreuses. Or, autour de ces perforations on constate facilement qu’il existe dans le parenchyme une zone concentrique, d’environ un demi-centimètre de rayon, qui est colorée en brun jaunâtre très pâle. Les cellules du tissu qui se trouve compris dans cette zone se montrent ainsi frappées de mortification, sans cause apparente. On n’y observe, en effet, aucune trace de mycélium dénotant l’invasion de ce tissu par une Mucédinée quelconque, et le contenu des cellules ne révèle la présence d’aucun autre parasite. Quant aux perforations, elles semblent dues à des insectes ou à des iules. Certains tubercules présentent quelquefois une douzaine de ces perforations, mais le plus souvent moins. Cela n’aurait certainement aucune importance, s’il n’avait été constaté que ces tubercules avaient un mauvais goût. C’est pourquoi ils sont dépréciés à la Halle, et même refusés par l’Assistance publique. Nous avons constaté cette maladie sur deux variétés très estimées : la Saucisse et la Shaw (ou Chave) et sur plusieurs autres. Or, ce n’a pas été sans une certaine surprise que nous avons pu constater qu’il s’agissait en ce cas du Pseudocommis, lequel pénètre dans les tubercules piqués par leurs perforations et y produit ces zones brunâtres dont il a été question. Il est à craindre que la continuation de la culture des Pommes de terre,