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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/361

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SES ENNEMIS ET SES MALADIES

aucun prix le cultivateur ne doit s’exposer à un pareil danger ; il ne doit pas se laisser séduire par le léger bénéfice qu’il pourrait réaliser sur quelques variétés résistantes, si la Maladie ne les atteignait pas ; il doit toujours se garder contre elle, il doit toujours traiter ses champs de Pommes de terre jusqu’au jour où la Maladie, incessamment combattue, aura complètement disparu des régions où elle sévit actuellement. »

Si l’on songe que, lors de l’arrachage des Pommes de terre, on laisse d’ordinaire dans les champs des tubercules plus ou moins malades, il faudrait s’attendre, l’année suivante, à voir ceux de ces tubercules restés enfouis et malades en partie, reproduire le Phytophtora sur les tiges qu’ils émettraient. Or c’est ce qu’aucune observation précise n’a permis de constater. Du reste, les expériences de De Bary sont loin d’être probantes à ce sujet. Ses infections faites au printemps sur plusieurs bourgeons des tubercules sains ne prouvent que la possibilité du fait de la montée dans la tige de la Pomme de terre du mycélium du Phytophtora, qui s’éléverait ainsi dans la tige sortie de ce même bourgeon infecté. D’autres observateurs ont aussi fait remarquer que le Phytophtora peut difficilement se conserver vivant dans les tubercules restés enfouis dans les champs, puisqu’il est tué à une température de zéro.

Quoi qu’il en soit, il convient de répéter ces traitements cupriques, si l’on désire mettre les cultures de Pommes de terre à l’abri des premières atteintes de ce parasite. Mais, lors des récoltes, il ne faudra pas trop s’étonner de se trouver nonobstant en présence d’un certain nombre de tubercules malades, dont on croit pouvoir rendre responsable le Phytophtora, tandis que ces tubercules ne sont aussi tachés et ramollis, que par le fait de la pénétration des Microcoques ; il est difficile de se mettre à l’abri de ces derniers, attendu qu’ils ont la faculté de se conserver dans le sol, par une sorte de vie latente, et de contaminer la terre dans laquelle on plante des tubercules qui en seront infectés. Le remède à employer contre ces Microcoques ne peut consister, en effet, que dans le choix d’un nouveau sol, non déjà contaminé, pour les cultures de tubercules sains de Pommes de terre, et ces tubercules-semence ne pourront être acceptés comme sains, que si le lavage ou le mouillage (lorsqu’ils ne sont pas trop couverts de terre) aura fait rejeter,