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354 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE


MALADIES INTERNES DES TUBERCULES DE POMMES DE TERRE REPRÉSENTÉES PAR LES FIGURES DE LA PAGE CI-CONTRE


Gangrène sèche.

1o Produite par le Pseudocommis. — Tubercules inodores, restant fermes et présentant des taches déprimées, sombres, ou des perforations entourées dans le parenchyme d’une petite zone brunâtre (Pommes de terre piquées). Sous l’épiderme taché, dans la chair non ramollie, des macules plus ou moins brunes ou roussâtres, qui se montrent parfois çà et là, avec une teinte plus claire dans tout le tissu. Ces tubercules portent au printemps des germes noircis à leur sommet ou marqués de taches brunâtres. À noter que cette altération est souvent associée aux trois suivantes. (Fig. 147. Extérieur d’un tubercule. — Fig. 148. Le même tubercule coupé longitudinalement.)

2o Produite par les Microcoques. — Tubercules inodores, assez fermes, plus ou moins tachés, mais présentant sur certains points un épiderme flasque, qui ne résiste pas à la pression des doigts. Sous cet épiderme, et dans le parenchyme, îlots blancs, gris ou brunâtres, laissant voir, lorsqu’ils sont secs, les grains de fécule brillants et pulvérulents. Quelquefois des cavernes, ou bien, dans les îlots gris, de petites masses noirâtres (Sclérotes de Rhizoctone), et plus tard un grand développement de Moisissures (Fusisporium et spicaria). Desséchés, ces tubercules deviennent parfois très légers, ou bien durcissent et deviennent cassants. Conservés dans une humidité constante, les tubercules, partiellement attaqués, permettent aux Microcoques de se développer et de sortir même de leur épiderme. Donc, contact à éviter, dans les celliers, avec des tubercules sains. (Fig. 149. Extérieur d’un tubercule. — Fig. 150. Le même tubercule coupé longitudinalement.)


Gangrène humide.

1o Produite par le Micrococcus albidus associé au Bacillus subtilis. — Tubercules mous, en partie ou en totalité, exhalant une odeur désagréable. Sous l’épiderme, liquéfaction blanchâtre du parenchyme avec dégagement infect d’acide butyrique. Destruction lente et progressive, puis totale, des tubercules en raison de l’humidité plus ou moins grande des milieux. Contact à éviter également avec les tubercules sains. (Fig. 151, Un de ces tubercules coupé longitudinalement.)

2o Produite par le Phytophtora infestans. — Tubercules inodores, présentant en partie ou en totalité un ramollissement humide très caractéristique. Épiderme flétri se repliant sur le parenchyme déprimé, affaissé, pâteux, mais non déliquescent. Ce parenchyme reste ainsi pâteux sans se dessécher entièrement. (Fig. 152. Portion d’un tubercule vue à l’extérieur. — Fig. 153. Cette même portion, coupée longitudinalement.)