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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/371

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CHAPITRE VI

CULTURE DE LA POMME DE TERRE


I. — CULTURE ET PROPAGATION PAR LES TUBERCULES


L’on a dû remarquer que, dès le commencement de la culture en Europe de la Pomme de terre, il n’était question que de la plantation des tubercules. Mais il arriva une époque où l’on regretta d’être dans l’obligation de prélever sur la récolte la quantité de tubercules exigée pour la culture de l’année suivante. On chercha alors les moyens de diminuer le plus possible cette réserve obligatoire, et pour cela on se servit d’abord des plus petits tubercules, puis de morceaux de tubercules, enfin de morceaux réduits à n’avoir plus qu’un seul œil ou bourgeon. On devait plus tard même se contenter d’utiliser les pelures, assez épaisses cependant pour y conserver les yeux intacts. Et comme, au XVIIIe siècle, la production des Pommes de terre était relativement médiocre, qu’on ne faisait pas d’essais de culture comparatifs, on croyait faire une bonne opération en ne prélevant sur la consommation de la récolte qu’un nombre très faible de tubercules pour la plantation. Cependant, des avis contraires ne devaient pas tarder à être formulés. Déjà, en 1768, Philip Miller s’élevait en Angleterre contre la méthode de ne planter que de petits tubercules coupés en morceaux, et préconisait au contraire pour la plantation le choix des plus beaux tubercules. Plus tard, en France, dans son Rapport, lu en 1787 à la Société royale d’Agriculture, sur des cultures expérimentales de M. de Chancey, Parmentier disait : « Quelques auteurs ont prescrit de mettre jusqu’à trois Pommes de terre dans chaque trou ; d’autres conseillent d’y mettre simplement l’œil détaché de la racine ; d’autres sans pulpe. Dans le premier cas, on employe en pure perte beaucoup de racines ; dans le second, au contraire, on court le risque d’avoir de chétives récoltes. M. de