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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/372

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358 CULTURE DE LA POMME DE TERRE

Chancey a entrepris, en 1784, une suite d’expériences qui confirment, comme je l’avais déjà annoncé, qu’il était avantageux de partager les espèces de Pommes de terre longues, et moins les rondes, surtout lorsqu’il y a lieu de craindre les ravages du Ver du Hanneton. Malheur alors à ceux qui n’ont planté que des morceaux pourvus seulement d’un œil ! La plupart des pieds manquent, et ceux qui échappent au fléau destructeur dont nous venons de parler, ne produisent pas abondamment ».

Il semble que, pour être logique, Parmentier aurait dû tout aussi bien proscrire la plantation par morceaux de tubercules. Mais les expériences faites à cette époque ne pouvaient en aucune façon éclairer la question. Lorsque la culture de la Pomme de terre eut pris une plus grande extension, on se préoccupa davantage des divers modes de plantation. Voici ce que disaient, en 1826, Payen et Chevalier, dans leur Traité de la Pomme de terre.

« Nous nous sommes assurés, par des essais comparatifs, qu’il ne pourrait y avoir généralement aucun avantage dans la substitution des morceaux, des pelures, des germes, etc., aux tubercules entiers ; les faits que nous avons apportés à l’appui, dans le Mémoire qui fut honoré des suffrages de la Société royale d’Agriculture, ont été confirmés depuis par des expériences renouvelées plusieurs fois.

» Ces moyens d’économie des tubercules ne sont applicables que dans les temps où les Pommes de terre seraient fort rares ; ils auraient plus de succès dans les années humides que dans les années sèches : en effet, on conçoit que la plante ne recevant pas sa première nourriture d’un tubercule volumineux et ne pouvant la puiser dans un sol desséché, doit végéter avec peine, pousser de faibles rejetons et donner peu de produits.

» La conservation des pelures avec les yeux des tubercules, peut-être utile pour envoyer au loin, sous un petit volume et un poids peu considérable, les moyens de reproduction des variétés nouvelles…

» Il nous est également bien démontré aujourd’hui, que les tubercules coupés en quartiers, comme cela se pratique habituellement, donnent surtout dans les années sèches, beaucoup moins de produits que les tubercules entiers ; qu’enfin, les Pommes de terre les plus saines et les plus grosses, rapportent généralement