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SA CULTURE

Mais ce qui prouve bien que cette question est fort complexe, c’est que certaines expériences qui ont montré que plus est gros un fragment de tubercule planté, plus considérable est le produit ; d’autres expériences ont prouvé que de gros tubercules entiers produisent des Pommes de terre plus petites que les moitiés ou les quarts de tubercules, ou même des fragments ne portant qu’un seul œil.

De même, le Dr  Arthur, à la Station expérimentale de l’Université de Purdue, qui a fait porter ses recherches sur le rôle que pouvait jouer le nombre des yeux sur les tubercules, dans le produit de la récolte, constatait qu’il y a un rapport défini entre le poids du tubercule et le nombre des pousses qu’il donnera, et que le nombre des yeux sur les tubercules ou fragments plantés est indifférent, tandis que le poids de ces tubercules ou fragments a une grande importance.

En somme, toutes ces expériences ont permis de constater des résultats intéressants, à peu près en dehors de la production comparative de tubercules d’un assez grand nombre de variétés. C’est qu’il y a là, en effet, un autre élément d’appréciation. Dans le même terrain, avec les mêmes soins de culture, et placés l’un à côté de l’autre, deux tubercules appartenant à deux variétés différentes produiront, le premier une demi-douzaine à peine de tubercules, et le second près d’une quarantaine. De plus, certaines variétés productives fournissent une récolte qui est plus abondante pour les unes que pour les autres. Le choix des variétés est donc aussi fort important. Il ne restera plus qu’à combiner à la fois le choix de la variété et la meilleure méthode de plantation pour se donner l’espoir d’une très bonne récolte.

En 1885, M. Arnould-Baltard, rapporteur d’une Commission, exposait, dans le Journal de la Société d’horticulture de France, des idées fort justes à ce sujet. « La question du Rendement, disait-il, est l’une des plus difficiles à élucider, à cause du nombre considérable des éléments dont il faut tenir compte : la quantité en nombre de semence employée, son poids, sa grosseur, la distance des touffes, la nature du terrain, les circonstances météorologiques, etc. En outre, la comparaison doit se faire entre des variétés d’une hâtiveté presque égale, ou entre celles qui ont une même destination, soit à la culture maraîchère, soit à la grande culture, et, dans ce dernier cas, le rendement en fécule doit être indiqué. »