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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

M. Aimé Girard a publié dans ses Recherches sur la culture de la Pomme de terre industrielle et fourragère, les résultats de plusieurs expériences très bien suivies, dont il tire les conséquences suivantes :

« 1o Les tubercules de poids élevé, dit-il, donnent, en général, un produit plus abondant que les tubercules de poids faible ; mais cette règle n’est pas absolue, et il n’existe pas de proportionnalité nécessaire entre le poids du plant et le poids de la récolte ; 2o Les tubercules de poids faible donnent quelquefois une récolte égale à celle que donnent des tubercules de poids double et même triple ; les tubercules de poids égaux ne donnent pas toujours des récoltes égales ; 3o Les tubercules provenant d’un même sujet étant sériés par ordre de poids, on constate toujours, dans la série de plants ainsi dressée, une zone comprenant les gros et les moyens, englobant même quelques-uns des petits, et pour laquelle, à quelques exceptions près, la récolte ne varie que dans des limites peu étendues ; 4o Les très gros tubercules donnent quelquefois des récoltes moindres que les gros et les moyens. »

On doit reconnaître, par suite, combien la question est complexe. M. Aimé Girard en tire, plus loin, les conclusions qui suivent. « Choisir les petits tubercules serait une imprudence, choisir les gros serait charger la culture d’une dépense inutile ; c’est aux moyens qu’il convient de s’adresser. Reste alors à fixer ce qu’il faut entendre par tubercules moyens. Le poids, bien entendu, en doit être différent, suivant que la variété cultivée produit particulièrement de petits ou de gros tubercules ; mais, d’une manière générale, on peut les définir en disant que ce sont ceux qui, par leur grosseur, représentent le type moyen de la récolte, en laissant de côté les petits et les gros ».

M. Aimé Girard a résolu encore une autre question qui vient s’ajouter à la précédente. Il s’agissait de déterminer l’influence des qualités héréditaires de chaque tubercule de plant sur la récolte qu’il fournit, et c’était un des côtés de la question sur lequel l’attention jusqu’alors ne s’était pas portée. « En voyant, dit-il, des tubercules de même poids fournir des récoltes très différentes, j’ai dû naturellement être conduit à penser qu’à chacun de ces tubercules devait appartenir une puissance productive différente, puissance productive que, d’après les lois naturelles, on devait à quel-