Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
377
SA CULTURE

champs, ce jour-là même, se montraient comme étant depuis longtemps dépérissantes ; l’hybride et ses fleurs se sont conservées plus tard, jusqu’en Octobre[1]. Dans les préparations microscopiques, les feuilles et la tige paraissent tout à fait organisées comme celles de la Pomme de terre ; le mode de villosité est aussi le même, mais l’hybride la présente avec des caractères plus accentués qui dénotent une cuticule plus épaisse. Il en résulte qu’avec cette cuticule plus fortement développée, la feuille et la tige de l’hybride se trouvent mieux protégées contre les influences extérieures que la Pomme de terre : c’est ce qui explique que ses feuilles ne se fanent pas aussi vite que celles de cette dernière plante, qui perdent plus facilement leur humidité. Cette plante hybride exige, d’après Klotsch, un sol bien profond. Les tubercules que j’en ai obtenus s’étaient également développés dans une terre argileuse. Ces tubercules, de grosseur moyenne, se trouvaient de deux sortes, blancs et bleus ; leur forme était très irrégulière, anguleuse-arrondie, plus longue que ronde, et ils montraient çà et là des dépressions, comme si dans le sol très compact leur développement avait dans ces parties rencontré quelque obstacle. La chair de la variété blanche paraissait blanche ; celle de la variété bleue, jaunâtre. La consistance des tubercules était extraordinairement ferme ; ils étaient riches en fécule. Les grains amylacés avaient leur structure normale, mais il semblait que la paroi des cellules qui renferment ces grains amylacés était plus épaissie que d’habitude. Dans les tubercules cuits, on trouvait cette particularité encore plus manifeste, car les cellules alors complètement isolées paraissaient entourées d’une membrane très épaisse ; les tubercules de cette hybride se laissent par suite mieux triturer après la cuisson que ceux de la Pomme de terre ; la chair en est pour la même raison plus ferme et plus dure. De deux tubercules de la variété blanche que j’avais fait cuire, l’un s’était tant soit peu crevé : la saveur m’en a paru très agréable. La peau n’en est pas particulièrement épaisse, mais elle est constituée pour être très ferme. Quant à la peau des tubercules de la variété bleue, on remarque qu’elle est couverte de petites papilles tubéreuses, ce qui n’a pas lieu chez la variété blanche ».

  1. — « Je l’ai vue aussi malade. Ludersdoff ».