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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

» Je suis donc excessivement satisfait d’avoir pu obtenir ce que je désirais, c’est-à-dire de conserver la qualité de nos vieilles variétés, tout en rétablissant et augmentant leur productivité. De plus, dans ces deux dernières années, j’ai cherché à ouvrir une nouvelle voie en croisant le sang anglais avec celui de quelques-unes des nouvelles races semi-américaines, avec l’espoir d’obtenir une productivité raffinée, combinée avec la bonne saveur de nos races anglaises. Et en fait, je puis croire que j’arriverai à ces résultats, si j’en juge par les apparences actuelles ; mais il me faut une autre année au moins, avec l’aide de la Providence, pour me permettre d’avoir à ce sujet une opinion définitive. Quant à mes derniers croisements semi-anglais, ceux mêmes qui me donneront des fruits, elles exigeront encore trois années de plus. Nos jeunes et courageux obtenteurs de nouvelles variétés peuvent donc avoir la certitude qu’ils ont entrepris une tâche qui n’est pas une sinécure, — une tâche qui exigera à la fois tout leur enthousiasme et toute leur patience, et je puis leur en donner pour garants mon appréciation et mes encouragements. Malgré tout, nous pouvons éprouver une satisfaction intérieure en nous efforçant d’améliorer nos variétés. Il est même tout à fait vrai de dire que tous, nous pouvons profiter de l’expérience. Aussi ne manquerai-je pas à l’avenir de faire connaître une nouvelle variété de Pomme de terre sans oublier sa généalogie. Car ceci est une règle qu’adopteront, je pense, tous les obtenteurs de variétés nouvelles, parce que c’est la meilleure méthode à suivre pour en donner une connaissance qui permette d’en tirer les meilleurs résultats. Je crois, par suite, ne pouvoir mieux conclure qu’en développant les généalogies des variétés de Pommes de terre que j’ai volontiers mises au commerce, ainsi que de quelques autres qui se sont glissées dans la circulation contre mes désirs.

» Purple Blush. Un croisement de 1857 entre l’Américain Black Kidney et l’Anglaise Red Regent. Tubercules entaillés avec la forme du Red Regent, rouge, avec la peau de couleur pourpre de sa mère ; chair du Regent pour la couleur, mais de contexture moins bonne, et d’une saveur moins agréable. Je n’ai jamais considéré cette obtention, non plus que le Cricket Ball, comme suffisamment bonne pour être livrée au commerce. Je ne l’ai conservée que pour donner de la couleur à mes sélections d’exposition. Un prototype