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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/395

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SA CULTURE

obtenus demandent à être patiemment suivis et surveillés ; puis il faut savoir avec soin pratiquer dans les plantules du semis une habile sélection. Il n’est donc pas surprenant que nous ne trouvions à citer parmi les heureux opérateurs de croisements que MM. Robert Fenn, Glarke et Sutton en Angleterre, MM. Bresee et Pringle aux États-Unis, et MM. Richter, Paulsen et Cimbal, en Allemagne.

M. Robert Fenn ayant publié quelques-unes de ses impressions sur ses essais de fécondations artificielles, ainsi qu’un aperçu de ses obtentions, nous croyons qu’on ne lira pas sans en tirer profit la traduction de certains passages de ses Mémoires. Voici ce que nous trouvons à extraire du Gardener’s Chronicle de 1876 sur ce sujet.

« Je me suis occupé de la Pomme de terre, dit M. Fenn, depuis environ cinquante ans… Mais j’ai été longtemps sans trop savoir ce que je devais faire. Nous n’avions alors aucune autorité à consulter, et l’on n’a pas de peine à se rappeler combien peu de personnes à cette époque avaient le souci de tout ce qui concerne le perfectionnement de la Pomme de terre. Quoi qu’il en soit, il y a quelque vingt-cinq ans, je reçus d’un de mes amis et voisins quelques tubercules d’une variété américaine Black Kidney, nouvellement arrivée de l’État de New-York à Woodstock. Cette variété était d’un grand produit, mais elle me paraissait peu agréable pour la table. Dans le but de perfectionner ses variétés culinaires, j’ai fécondé avec son pollen notre vieille variété anglaise Red Regent. Et c’est à la suite de cette expérience que j’acquis les connaissances suffisantes, pendant quelques années, pour être encouragé à procéder de même, et à pratiquer successivement de nouveaux croisements. Il serait inutile de vous parler ici de tous ceux de mes essais qui ont eu des résultats insuffisants, provenant en grande partie de la fécondation de variétés rondes avec des Kidney, et vice versa. On doit éviter de procéder ainsi, et je ne puis dire que ces croisements, si bien suivis de bévues, m’ont mis en garde de suivre plus longtemps cette voie… Aussi, mes derniers croisements, je parle de ceux de ces seize dernières années, ont-ils été faits d’après les principes que je crois les plus corrects, et ils ont eu pour but, depuis deux ans, de mélanger les meilleures de nos vieilles variétés anglaises qui, dans le cours de la nature, sont, je ne puis pas dire épuisées, mais comme usées et presque éteintes par la culture.