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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/4

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II
PRÉFACE

causes efficientes réelles qui en étaient jusqu’alors restées inconnues.

Il n’est plus besoin, à notre époque, de vanter l’utilité du précieux tubercule. Il suffit de se poser cette question : Par quoi le remplacer si nous ne le possédions pas ? Car, bien que son rôle dans la nourriture générale des peuples ne lui donne que la seconde place après les Céréales, il n’y a pas à se dissimuler que c’est grâce à lui, en grande partie, que ces peuples ont dû de voir s’augmenter leur bien-être, en raison des ressources qu’il procure, aussi bien à l’alimentation de l’homme qu’à celle des animaux. On constate, du reste, aisément que l’accroissement de la population a suivi, en Europe, les progrès de la consommation de la Pomme de terre, et que, dans les années de mauvaises récoltes et de plus faibles importations de Céréales, les nations, qui ont pris l’habitude de la consommer en même temps que le pain de Froment ou de Seigle, sont quelque peu délivrées des vives et sérieuses préoccupations que se trouvent avoir, dans ces déplorables circonstances, celles chez lesquelles ce pain constitue la base principale du régime alimentaire.

Aujourd’hui qu’on tire de si grands profits de la Pomme de terre, on s’étonne avec raison de la difficulté qu’elle a éprouvée pour être admise autrefois sur les tables de nos ancêtres. Ce n’est pas cependant que ceux qui se sont, jadis et avant tous autres, occupés de la cultiver en Europe, n’aient été frappés de sa productivité et n’aient, de prime abord, apprécié ses excellentes qualités. Mais ils ont été loin d’être secondés plus tard et leurs appréciations dans la suite sont restées ignorées ou ont été méconnues.

S’il est un devoir agréable à remplir pour un historien, c’est bien celui qui lui permet de rétablir la vérité des