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SA CULTURE

bien ne pas être inutile dans la culture d’anciennes variétés, pour augmenter le produit et diminuer la faculté épuisante de la Pomme de terre.

« On ne saurait trop recommander le soin à donner aux binages, dit aussi M. Aimé Girard ; toute plante adventice à laquelle on laisse son libre développement diminue, dans une mesure appréciable, la récolte des sujets qui l’avoisinent ; si l’opération a lieu au moyen d’une sarcleuse à cheval, il faut soigneusement faire reprendre à la main les entrepieds que cet outil n’a pu atteindre. Lorsqu’il s’agit de variétés telles que la Richter’s Imperator, la Red Skinned, la Jeuxey, le buttage doit être élevé afin de bien couvrir les tubercules qui s’enfoncent peu. À l’écartement de 0m,60 entre les lignes, il est aisé de donner cette façon à l’aide d’une butteuse à cheval ».

Il nous semble que le buttage pourrait être considéré comme utile à un autre point de vue, comme préservatif contre la maladie, ainsi que le disait Magne, mais en l’exécutant avec plus de connaissance de cause. Nous avons vu, en effet, que les germes motiles du Phytophtora avaient la faculté de pénétrer dans le sol pour atteindre les tubercules. Or l’une des pratiques de la méthode Jensen consistait d’abord dans un buttage de protection, assez épais pour arrêter le passage des germes du parasite. Il conviendrait donc de le faire exécuter avant l’apparition du Phytophtora sur les feuilles des Pommes de terre, mais avec toute la solidité que conseillait le célèbre agronome.

Récolte. — « C’est assez ordinairement dans le courant de Novembre, disait Parmentier, qu’il faut s’occuper de la récolte des Pommes de terre. Une simple charrue suffit pour en déchausser par jour un arpent et demi, et six enfants bien d’accord peuvent aisément la desservir, munis chacun d’un panier ; ils portent à un tas commun les racines dépouillées des filamens chevelus. La récolte à bras est bien moins compliquée : on peut bien dans les terres légères, en saisissant les tiges et tirant à soi, enlever les racines en paquets ; mais dans les terres fortes, il faut se servir non pas d’une bêche ou d’une houe, mais d’une fourche à 2 ou 3 dents ; on fait le triage des petites d’avec les grosses, on met de côté celles qui sont entamées pour les consommer des premières ».

« On se sert, pour l’arrachage des Pommes de terre, disaient à