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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

leur tour Payen et Chevallier, des bêches pleines ou à trois lames, de houes à une ou deux lames, suivant l’habitude du pays et la nature du terrain. Quel que soit au reste l’outil que l’on emploie, il faut enlever chaque pied avec le plus de terre possible, afin d’avoir tout à la fois la plus grande partie des tubercules ; on brise la motte, et des femmes ou des enfants ramassent les Pommes de terre ; on donne encore deux ou trois coups de bêche ou de houe pour reprendre les tubercules échappés la première fois ».

Magne donnait les conseils suivants : « Il faut attendre, pour arracher la Pomme de terre, que la fane soit flétrie, en partie desséchée ; la fécule en est alors formée, et les tubercules, fermes au centre, possèdent toutes les qualités qu’on en peut espérer ; tandis que si on les tire avant leur maturité, ils sont aqueux au milieu, peu sapides et nourrissants. On a même conseillé de les laisser en terre jusqu’au moment de les consommer ; mais dans nos climats, où règnent souvent des froids rigoureux et des neiges parfois si longues, il est moins aventureux de les arracher ; seulement il faudra le faire aussi tard que possible, excepté quand on craint des froids, des pluies continues, ou qu’on a besoin de rendre la terre libre pour l’ensemencemnt de la récolte qui va suivre. Autant que possible il faut faire la récolte par un beau temps : lorsque la terre est bien égouttée et l’air sec, l’extraction est facile et moins dispendieuse ; les tubercules se nettoient, se conservent bien, et peuvent être administrés sans avoir été lavés. Il serait même bien, si le temps le permettait, de les étaler sur le sol et de les y laisser sécher, au moins quelques heures, afin de pouvoir les nettoyer plus complètement. Qu’on arrache les Pommes de terre à la main ou à la charrue, ce qui est beaucoup plus expéditif, on doit avoir soin de les enlever toutes ; car celles qu’on laisserait, non seulement seraient perdues, mais elles infesteraient les récoltes suivantes. On ne doit pas blesser celles qu’on veut conserver, crainte qu’elles ne viennent à se gâter et à communiquer leur pourriture aux autres ».

« Autrefois, dit M. Heuzé, on arrachait les Pommes de terre vers la fin de Septembre et dans le courant d’Octobre. Depuis que l’on a remplacé les variétés tardives par des races précoces, cette opération se fait depuis le 15 Août jusqu’au 20 Septembre. Quoi qu’il en soit, on doit opérer dès que les fanes sont sèches et par un beau temps. Les tubercules arrachés par un temps sec se conservent