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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/439

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SA CULTURE

La conservation des Pommes de terre, par les procédés indiqués ci-dessus ne paraissait pas s’effectuer avec trop de difficultés. Mais l’apparition de la maladie spéciale n’a pas été sans troubler la quiétude que donnaient ces procédés. « L’ensilotage ordinaire, disait Payen en 1845, serait l’un des plus mauvais moyens de conservation, car la fermentation putride se propage avec une grande rapidité au contact d’un tubercule à l’autre, même jusque parmi les plus sains : elle gagnerait ainsi toute la masse enfermée dans un silo ».

Bonjean, en 1846, expose qu’il avait fait des expériences avec onze substances différentes, et qu’il avait remarqué que les Pommes de terre placées dans le sable pur, le sable et le charbon, le sable et la cendre de chaux, étaient les mieux conservées, et qu’en somme, le sable réunit toutes les conditions désirables, si on a soin de l’employer parfaitement sec. N’est-il pas curieux de constater que c’était le moyen qu’employait au XVIe siècle Charles de L’Escluse pour conserver ses tubercules ? Mais ce procédé n’est pas très pratique lorsqu’il s’agit de s’en servir pour de grandes quantités de Pommes de terre.

« Elles se conservent, dit M. Heuzé, dans les caves ou les celliers ; mais quel que soit le procédé auquel on ait recours, on doit les visiter de temps à autre, afin de s’assurer de l’état des tubercules. Si la masse offrait des signes de fermentation, il faudrait séparer immédiatement les Pommes de terre altérées ».

En somme, les meilleurs lieux de conservation sont de grandes caves, non humides, très aérées, à l’abri de la gelée. L’emploi de paniers en osier, comme ceux qu’emploie la maison Vilmorin, est aussi très pratique, en ce qu’ils facilitent la visite périodique des tubercules, lorsqu’on les dispose sur des tablettes. On peut se servir aussi de casiers en sapin à claire-voie, qu’on appelle des claies ou clayettes, et qui se superposent aisément et se déplacent de même. Dans tous les cas, l’obscurité de la cave est nécessaire pour bien conserver les tubercules de consommation, et les empocher de verdir. Au contraire, on peut garder à la lumière les tubercules de semence, dont le verdissement n’a pas d’inconvénient, et paraît leur être plutôt profitable.


    trent, et lorsque la végétation est épuisée, elles peuvent passer l’année sans inconvénient » (Note de Bosc, 1822).