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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

tion de leur maturité que de l’influence du local où on les serre. Dès que les Pommes de terre sont arrachées, il faut, si l’on n’a rien à redouter des gelées blanches, les laisser se ressuer sur le terrain où on les a récoltées, ou bien sur l’aire d’une grange : Cette opération préliminaire, quand on n’a pas de gelées blanches à craindre, achève de dissiper l’humidité superficielle, détruit l’adhérence d’un peu de terre qui leur feroit contracter un mauvais goût, et rend leur garde plus facile.

« Il est bien certain que quand la provision ne consiste que dans quelques setiers, la garde n’en soit très facile, parce qu’on peut la déplacer, la transporter sur le champ de la cave au grenier, du hangar au cellier, dans des caisses, des paniers ou des tonneaux éloignés des murs ; mais quel que soit le lieu où l’on serre les Pommes de terre, il convient de n’y point laisser pénétrer la chaleur, le froid, la lumière et les animaux ; de diviser la provision, autant qu’il sera possible, soit par des planches, des nattes, de la paille ou des feuilles sèches ; mais pour les grandes quantités il faut d’autres procédés… »

Parmentier conseille alors de faire des tas coniques qu’on abrite avec de la paille recouverte de terre battue, et pendant les gelées avec du fumier ou de la litière ; ou bien des silos garnis de paille longue et fermés par une sorte de cône ou de talus formant meule ; ou bien encore d’établir dans une grange une resserre avec des claies de parcs à moutons ou des planches, entourée de pailles et de fourrages.

« Au printemps, ajoute Parmentier, lorsque le danger des gelées est passé, il faut s’occuper de mettre ce qui reste à l’abri de la germination, après avoir mis de côté celles destinées à la plantation. Un moyen assez efficace pour les conserver jusqu’à ce qu’on récolte de nouvelles hâtives, c’est de les transporter dans un grenier bien aéré, de les étendre sur le plancher les unes à côté des autres, et de les visiter quelquefois pour enlever les germes qui poussent pendant les premiers jours du printemps[1] ».


    et très tardives, et ces dernières se conservent facilement jusqu’à la récolte des premières ; de plus, il est de ces dernières qui peuvent se garder deux ans. Il est donc moins nécessaire qu’à l’époque où écrivait Parmentier, de s’occuper des moyens artificiels de conservation » (Note de Bosc, 1822).

  1. — « Dans cet état, on casse successivement toutes les pousses qui se mon-