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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/448

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

mais en Avril on peut cultiver en pleine terre, en abritant de la gelée si elle venait à se faire sentir.

La Maison Vilmorin-Andrieux et Cie, dans son Traité des Plantes potagères (1883), résume ainsi cette culture forcée : « Elle se fait sous châssis et sur couche plus ou moins chaude. On peut la commencer dès le mois de Décembre ou de Janvier, et continuer les plantations de mois en mois, jusque dans le courant de Mars. On emploie surtout pour cette culture la Pomme de terre Marjolin hâtive, dont les fanes sont très peu développées. On peut commencer à arracher des tubercules deux mois et demi ou trois mois après la plantation ».

La culture en pleine terre s’y trouve également résumée en ces termes : « Les Pommes de terre se plantent ordinairement dans le courant du mois d’Avril en poquets espacés en tous sens de 0m,40 à 1m,20, selon le développement que prennent les différentes variétés. Les tubercules entiers, mais de dimensions moyennes, sont les plus avantageux à employer comme semence. Ils doivent être recouverts, au moment de la plantation, d’environ 0m,10 à 0m,12 de terre. On est dans l’usage de les butter lorsque les tiges sont sorties de terre d’environ 0m,15 à 0m,20, en même temps qu’on donne le second binage. Le buttage n’est pas indispensable, mais il a l’avantage de faire que les tubercules sont mieux ramassés au pied de la plante, et que l’arrachage devient plus facile[1]. Les Pommes de terre mûrissent, ou du moins deviennent bonnes à consommer, suivant les variétés, depuis le commencement de Juin jusqu’à la fin d’Octobre. Quand les tubercules destinés à la plantation ont pu être exposés d’avance à l’influence de l’air et de la lumière, la végétation en est ordinairement d’autant plus vigoureuse et plus hâtive ».

Il est important de s’assurer que les tubercules-semence ne présentent aucun signe dénotant des maladies externes ou internes, qui pourraient compromettre la récolte future en infectant les tubercules de nouvelle formation, ou qui seraient susceptibles de

  1. — Nous ferons remarquer que le buttage est nécessaire, lorsqu’on cultive des variétés dont les tubercules se développent à la surface du sol et verdissent lorsque les tiges ne sont pas buttées. D’un autre côté, le buttage est utile pour préserver les tubercules des atteintes du Phytophtora.