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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/454

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HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

définitive qui a depuis servi de modèle… Ce système offre l’avantage très grand de pouvoir caser une quantité considérable de boîtes dans un espace très restreint… Maintenant, nous faisons germer avec ces clayettes toutes les variétés de Pommes de terre, tardives comme hâtives, ce qui donne toujours de l’avance. Cet emploi de boîte n’est pas très onéreux, comparativement à l’avantage qu’il procure ».

Récolte. — L’arrachage des Pommes de terre se fait habituellement et rapidement dans les jardins avec le boyau, qui est une sorte de houe à deux dents. C’est une récolte intéressante, en ce sens qu’on pourrait presque l’appeler la recherche de l’inconnu. En effet, que va-t-il sortir du pied que l’on arrache ? Par la force des tiges, comme par leur faiblesse, on peut, il est vrai, présumer à l’avance que la récolte sera productive ou médiocre. Mais que de doutes on doit garder sur le résultat ! Les tubercules peuvent apparaître fort beaux, ou dans un triste état, piqués, rongés ou malades. Ils peuvent être nombreux, mais petits, ou bien gros, mais alors rares. M. Edmond Couturier, dans l’Agriculture moderne (1896), nous semble avoir très bien exprimé cette idée. « La récolte des Pommes de terre, dit-il, est sans contredit une des plus attrayantes. Je parle, bien entendu, de la récolte faite par le propriétaire lui-même, et par des amis venus pour y participer en amateurs. L’attention y est continuellement tendue : on marche à la découverte, car on se trouve dans l’inconnu. À chaque coup de crochet donné, on met à l’air un produit plus ou moins important par son abondance ou par sa beauté. Tantôt c’est un succès exceptionnel, tantôt c’est une complète déception ».

La récolte faite, et autant que possible par un temps beau et sec, il ne restera plus qu’à faire le choix des tubercules-semence, pour l’année suivante, que l’on disposera sur des clayettes. Quant aux tubercules de consommation, l’on devra les conserver différemment, c’est-à-dire à l’abri de la lumière pour qu’ils ne verdissent pas, et prendre soin de détruire les pousses sur ceux qui viendraient à germer. Il appartient à chacun de prendre à ce sujet les mesures les plus convenables pour assurer cette double conservation.