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CHAPITRE VII

UTILISATION DE LA POMME DE TERRE


I. — UTILISATION DES FANES ET FRUITS DE LA POMME DE TERRE


On se rappelle qu’il a été déjà question, vers la fin du XVIIIe siècle, d’utiliser les fanes de Pommes de terre, comme fourrage. Cet usage n’avait pas tardé à donner lieu à certaines réprobations. Données vertes aux bestiaux, on avait remarqué qu’elles causaient des accidents parfois assez graves. Payen et Chevallier[1], ainsi que Bonjean[2], recommandaient de les exposer pendant quelques jours au soleil, pour les dessécher et faire volatiliser le principe vireux qu’elles recèlent, puis de ne les donner aux animaux qu’en y mêlant une petite quantité de sel marin.

D’après M. Heuzé[3], les vaches doivent seules consommer les tiges vertes de la Pomme de terre, et non les bœufs et les moutons. « Les vaches laitières, dit-il, qui en mangent rationnellement, donnent toujours du lait en plus grande abondance, mais ordinairement plus caséeux ».

D’un autre côté, la question s’est posée de savoir si, pour se procurer ce fourrage, la coupe des fanes n’était pas plutôt nuisible que profitable à la Pomme de terre. Payen et Chevallier citent à ce sujet une expérience devenue classique de Mollerat, qui a fait connaître les effets de cette coupe à quatre différentes périodes : A, coupe immédiatement avant la floraison ; B, coupe immédiatement après la floraison ; C, coupe un mois plus tard ; D, coupe un autre mois plus tard. Voici les résultats constatés en poids :

  1. Traité de la Pomme de terre (1826).
  2. Monographie de la Pomme de terre (1846).
  3. Les plantes fourragères (1892).