Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
TYPE SAUVAGE DE LA POMME DE TERRE 37

renflées près des feuilles ; les fleurs sont d’un rouge violet très vif, la baie est tachetée de blanc[1]. D’autres espèces du Mexique, ayant aussi des tubercules, sont indiquées par les auteurs, mais aucune ne paraît rentrer dans le S. tuberosum. »

L’extrait suivant d’une publication américaine, The American Journal of sciences and arts de Silliman (1856), vient à ce propos corroborer cette dernière opinion d’A. de Candolle. Nous le traduisons comme il suit.

« Pommes de terre sauvages dans le Nouveau-Mexique et le Texas occidental. — Nous avons reçu du Dr  Myer, par l’intermédiaire du Chirurgien général, un Mémoire détaillé sur la découverte dans le Texas occidental de ce qu’il a cru être le S. tuberosum à l’état sauvage ; ce mémoire était accompagné de plusieurs tubercules et de la plante entière préparée et desséchée avec soin. Le Dr  Myer a premièrement découvert cette plante sur les bords du Rio Limpio, et s’est assuré ensuite qu’elle était çà et là partout disséminée dans toute cette région, puis dans le Nouveau-Mexique. Les tubercules, quoique petits, étant à peine aussi gros qu’une noix, ont été recueillis, cuits et mangés par des officiers et des soldats, et ils ont été reconnus à la fois agréables au goût et non malfaisants. Il vint naturellement à l’esprit du Dr  Myer que sa découverte pourrait rendre certains services, que ces Pommes de terre sauvages pourraient probablement augmenter de volume et gagner en saveur à la suite d’une culture prolongée ; et que, si la maladie bien connue de la Pomme de terre était due, comme certains le supposent, à une attaque de Champignons microscopiques, ou bien à une faiblesse générale de constitution résultant de la propagation de génération en génération par les tubercules, et de la rareté du renouvellement par les graines, ou de ces deux causes réunies, un remède utile serait de recommencer la culture avec une plante sauvage. Or ces Pommes de terre indigènes de notre propre contrée fourniraient un type excellent pour atteindre ce but, et l’on pourrait espérer les voir résister pendant longtemps à la maladie, sinon tout à fait.


  1. J’ai publié un récit détaillé de ces faits dans la Revue horticole du 1er  juin 1852. Chez nous, les tubercules sont restés petits, et ont été souvent atteints de la maladie. En France, les essais ont été plus heureux ; quelques tubercules ont été d’une grosseur raisonnable et la maladie ne les a pas envahis. » La maladie ne devait pas non plus les épargner.