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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/62

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48 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

et productive de petits tubercules peu nombreux. Ceci même en accentue les différences qu’elle présentait d’abord avec le S. tuberosum et l’a fait à peu près abandonner.

En 1884, Sir J. D. Hooker publiait dans le Botanical Magazine une description très détaillée et une belle planche du Solanum Maglia, et les accompagnait des observations suivantes que nous traduisons en ces termes.

« La planche qui se trouve placée à côté de notre description représente avec tous ses caractères la plante dont les tubercules ont été envoyées par Al. Caldcleugh, du Chili à la Société royale d’horticulture, en 1822, comme étant de ceux de la véritable Pomme de terre sauvage, et qui a été ensuite trouvée par Darwin dans l’Archipel des îles Chonos et mentionnée dans son récit du Voyage du Beagle. L’histoire de ces deux découvertes est bien connue. Les tubercules de M. Caldcleugh, du volume d’un œuf de pigeon et même plus petits, avaient après la cuisson la saveur d’une Pomme de terre ordinaire. Cette plante et ses tubercules ont été parfaitement décrits par Sabine dans les Transactions de la Société. Darwin a décrit ses tubercules comme étant ovoïdes, d’un diamètre de deux pouces, et comme ayant exactement la même odeur et la même forme que la Pomme de terre ordinaire ; mais lorsqu’ils étaient bouillis, ils se rétrécissaient et devenaient aqueux et insipides. Des tubercules de la même espèce ont été donnés à Kew, en 1862, par le Dr Sclater : ils s’étaient développés dans le sol sablonneux d’un parc, sans engrais. Plantés à Kew, ils ne produisirent aucun tubercule en 1863 et 1864 ; mais ils en ont formé depuis, comme la planche les représente, la culture en ayant été continuée depuis cette époque.

« Néanmoins, il semble résulter des recherches de M. Baker, que le Solanum Maglia, qui est certainement une plante du rivage de la mer, n’est pas le type originaire de la Pomme de terre, que l’on doit chercher dans le S. tuberosum qui s’y rattache étroitement et qui a pris naissance sur les Andes du Chili et du Pérou… Les espèces affines du S. Maglia ont leur extension dans le Nord, au Nouveau-Mexique, où l’on a découvert les S. Jamesii et Fendleri, que l’on a mis récemment en culture.

» Des expériences ont été commencées, sous les auspices de la Société royale d’Agriculture, pour améliorer les qualités de la