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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/77

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SON INTRODUCTION EN EUROPE 63

l’Amiral Drake, de retour d’une expédition contre les Espagnols à Carthagène et dans leurs possessions des Indes occidentales, débarquait inopinément en Virginie pour prendre des nouvelles des colons. Ceux-ci, qui n’avaient plus qu’un désir, celui de quitter la colonie, jugèrent prudent de profiter d’un retour possible en Angleterre, et, avec le consentement de Drake, ils s’embarquèrent le 18 Juin 1586, et arrivèrent à Portsmouth le 27 Juillet suivant. Cette année 1586 est jugée, en Angleterre, comme l’année d’introduction, dans ce pays, de la Pomme de terre, et voici sur quoi se base cette opinion :

Il existe un rapport de cette expédition,
Fig. 18. — La Virginie et les Carolines aux États-Unis.
daté de Février 1587, dont le titre peut se traduire ainsi : « Relation brève et véridique de la Découverte de la nouvelle terre de Virginie, des avantages qu’on y trouve et dont on peut tirer profit, à divers points de vue commerciaux ou autres, écrit par Thomas Hériot, au service de Sir Walter Raleigh et membre de la Colonie, qui a été employé à cette découverte pendant douze mois révolus. » Or, dans la 2e partie de ce Rapport, qui traite des productions que la Virginie est apte à fournir pour la nourriture et le bien-être de la vie des hommes, et dont les « colons faisaient usage, comme les naturels, pendant le temps de leur séjour, ainsi que des productions qu’on obtient par semis et labourage », se trouve un passage où il est parlé en premier lieu du Mays, puis des Racines, et qui se termine ainsi : « Openhauk est une sorte de racines de forme arrondie, quelques-unes de la grosseur d’une noix, d’autres beaucoup plus grosses, qui se trouvent dans les terres humides et marécageuses, croissant plusieurs ensemble, l’une à côté de l’autre sur des filaments, comme si elles étaient attachées à une corde. Quand on les a fait cuire ou bouillir, elles constituent un très bon aliment ».

M. W. S. Mitchell, qui a publié en 1886 une étude historique très remarquable, intitulée : The origin of the Potato[1], et de la-

  1. Gardeners’ Chronicle, t. XXV.