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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/95

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SON INTRODUCTION EN EUROPE 81

cule-mère, si bien qu’ils dépassent la limite effective du fumier, et qu’ils n’en tirent conséquemment que peu de bénéfice. Et comme beaucoup de fermiers désirent avoir une récolte de blé après celle des Pommes de terre, celles-ci appauvrissant le sol, il en résulte que la terre n’est plus si bien préparée sur toute sa surface, ni si bien appropriée pour cette culture, comme lorsque le fumier est également répandu et qu’on a pratiqué un labour sur tout le sol, d’autant que la récolte de Pommes de terre ne sera pas non plus aussi bonne. J’ai toujours remarqué que là où cette méthode de planter les Pommes de terre a été pratiquée, la terre a produit ensuite une belle récolte de blé, et l’on voit la saison suivante n’apparaître çà et là parmi le blé que de rares pieds de Pommes de terre, ce qui me parait résulter de ce que les fermiers n’ont planté que de gros tubercules ; car lorsqu’ils ont fait la récolte à l’Automne qui a suivi cette plantation, ils ont constaté que chaque gros tubercule en avait produit six, huit ou dix également gros, et souvent beaucoup plus, et avec ceux-ci très peu de petits tubercules ; tandis que, dans les endroits où l’on avait planté des petits tubercules, il s’en produisait un grand nombre de très petits : beaucoup de ces derniers étaient même si petits, qu’on ne pouvait les découvrir lorsqu’on faisait la récolte, si bien qu’ils poussaient la saison suivante et qu’ils portaient un grave préjudice à la culture qui alors occupait le sol.

» La tige de ces Pommes de terre meurt généralement des atteintes du premier froid en Automne : il convient alors de déterrer les tubercules aussitôt, et de les enfouir dans du sable sous des abris couverts où l’on peut les conserver secs et les protéger contre le froid. Il est vrai que tous ceux qui cultivent les Pommes de terre dans le voisinage de Londres n’attendent pas le dépérissement de la tige, car ils commencent à en déterrer une partie sitôt que les tubercules se présentent dans un état convenable pour le marché, et font également de temps en temps des récoltes suivant les besoins de la vente. Il y en a d’autres aussi qui ne les déterrent pas immédiatement après le dépérissement des tiges, mais qui les laissent en terre beaucoup plus longtemps : il n’en résulte pas de mal, pourvu qu’ils soient déterrés avant qu’une forte gelée ne les atteigne, ce qui les détruirait ; mais si l’on a besoin surtout de la terre pour y installer d’autres cultures, en ce cas, le plus tôt on les