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Page:Roze - Histoire de la Pomme de terre, 1898.djvu/98

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81 HISTOIRE DE LA POMME DE TERRE

Watènes ; mais il renonça alors à son droit d’aînesse en faveur de son frère cadet, pour se consacrer entièrement à ses études scientifiques. À l’âge de vingt-deux ans, il obtint le diplôme de Licencié en droit à l’Université de Louvain. Il alla ensuite passer trois ans dans les Universités allemandes et se fit inscrire à l’Université de Montpellier en 1551. Ce fut là que se manifesta son penchant pour l’étude des sciences naturelles et en particulier pour la botanique. De retour en 1554 dans les Pays-Bas, il se lia avec le célèbre Dodoëns qui venait de faire paraître son Cruydtboeck flamand ; De l’Escluse prépara une édition nouvelle en françois de cette Histoire des plantes, qui parut en 1557 à Anvers chez Jean Loë : c’est bien certainement, dans notre langue, le plus ancien traité de Botanique descriptive. Avant d’être appelé à Vienne, en 1574, par l’empereur Maximilien II, comme intendant des Jardins impériaux, De l’Escluse avait accompagné de nobles jeunes gens dans des voyages d’instruction en France, en Espagne et en Portugal ; il en avait profité pour étudier avec beaucoup d’ardeur la végétation presque inconnue des différentes contrées qu’il traversait. Il quitta Vienne dans l’été de 1588, pour se rendre à Francfort-sur-le-Mein, où il habita jusqu’à la fin de Septembre 1593. Il se fixa alors à Leyde, où il avait été appelé par les Curateurs de l’Université pour enseigner la botanique dans la chaire de Dodoëns, décédé en 1585. De l’Escluse mourut, seize ans après, en cette même ville, le 4 Avril 1609, dans sa quatre-vingt-quatrième année. Dans le cours des nombreux voyages qu’il avait effectués, il s’était deux fois rendu en Angleterre, en 1579 et en 1581. En cette année 1581, il paraît avoir été mis en rapport, à Londres, avec Francis Drake, d’après ses biographes. Il a fait paraître, en effet, en 1582, un petit ouvrage dans lequel il traite de plusieurs végétaux exotiques, rapportés par cet Amiral des côtes occidentales d’Amérique ; mais il n’y est nullement question de la Pomme de terre.

Dans les ouvrages remarquables que De l’Escluse a publiés en langue latine, qui tous ont été imprimés à Anvers, par le célèbre Plantin ou son gendre et successeur Moretus (de son vrai nom Mourentorff), et sur lesquels l’auteur est toujours désigné sous la dénomination latinisée de Carolus Clusius Atrebatis (Charles de l’Escluse d’Arras), se trouvent décrites une quantité de plantes nouvelles qu’il avait recueillies dans diverses parties de l’Europe,