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cet accroissement se fasse uniformément, sans secousses, sans interruption ; autrement il en résulte une mauvaise organisation et un mauvais tempérament.

On pourra donner, pendant quelque temps, du lait de vache aux chiens sevrés : mais, dès qu’ils pourront manger des alimens solides, il convient de leur présenter des os, avec de la viande autour, pour les exercer à ronger.

Les jeunes chiens, ainsi que les chiens adultes, doivent manger du pain bis dur ou rassis, afin qu’ils le mâchent mieux ; et il doit entrer dans leur nourriture de la viande et des os comme nous l’avons dit précédemment. On donnera de la viande de basse boucherie aux chiens les jours où ils chassent.

Les os ne leur seront donnés que le soir, afin que la mastication et la digestion s’exécutent tranquillement et sans précipitation. La raison pour laquelle on ne donne pas habituellement de la viande aux chiens, c’est que cet aliment diminue, dit-on, la finesse de leur odorat ; mais en ne la leur distribuant qu’avec mesure, il y a lieu de croire qu’elle n’aura pas cet inconvénient.

La boisson sera de l’eau pure et claire qu’on renouvellera matin et soir.

Un chenil, pour être bien tenu, devroit être compose de loges où les chiens se mettroient à l’ombre et l’abri de la pluie, et d’un espace enclos seulement de barreaux de bois ou de fer, pour permettre une libre circulation à l’air.

Le sol des loges seroit élevé et fait de planches. Les parois seroient de même en bois, pour épargner aux animaux l’humidité à laquelle les murs sont plus sujets.

Le chenil seroit nettoyé tous les jours.

Par ces attentions, il n’y a pas de doute que les chiens ne dussent jouir d’une santé et d’une longévité bien supérieures à celles dont ils ont joui jusqu’à présent. La dépense plus considérable, pour l’achat de la viande ou pour le soin de rassembler des os, seroit bien compensée par le plaisir d’avoir des animaux bien entretenus, toujours dispos, et fournissant à un long service.

Traitement curatif. Il importe beaucoup, pour arrêter les progrès de cette maladie, d’en saisir le premier temps. Les indications qu’il présente sont celles de résoudre la fluxion catarrhale qui affecte la membrane pituitaire et les méninges, ainsi que le larynx, le pharynx et les parties voisines.

On emploira, contre ce mode d’engorgement et contre les autres dérangemens qui l’accompagnent, les mucilagineux rendus suffisamment toniques, et les antispasmodiques en injections, en breuvages et en lavemens.

Les injections seront faites avec une forte décoction de son et de graine de lin ; on ajoutera sur un verre de cette décoction une once de baume de Fioraventi, dans lequel on aura fait dissoudre un gros de camphre.

Ce mélange sera lancé avec une seringue, et le plus haut possible, dans les naseaux de l’animal ; on renouvellera souvent ces injections, mais on aura l’attention de ne pas fatiguer l’animal ; il vaut mieux n’injecter qu’une fois dans chaque narine, et y revenir plus souvent.

Si l’on soupçonne des vers dans le haut du nez, on ajoutera à cette injection une cuillerée à café d’huile empyreumatique distillée sur l’essence de térébenthine : il est inutile de recommander qu’avant de charger la seringue de ce remède, il importe d’agiter et de mêler auparavant les substances qui le composent.

Le nez et la gueule de l’animal seront tenus dans la plus grande propreté.

Ces mêmes injections seront faites