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d’animaux qui sert à leur fortune et à leur jouissance. L’augmentation des recettes, pour les importations des chevaux de races étrangères, fourniroit sans doute au delà de ce qui manque pour compléter les frais qu’exigeroient l’établissement et l’entretien des haras ; parce que, le plus souvent, la taxe seroit probablement de 25, 50, ou 100 francs par tête, et quelquefois au-delà, Or, s’il entre en France 1000 chevaux par an, on pourroit compter encore, terme moyen, une recette annuelle de trois cent mille francs.


CHAPITRE VII.

Évaluation de la multiplication des bêtes de choix, résultant des moyens proposés.

Un vingtième des jumens saillies ne retient pas, ou leurs poulains éprouvent des accidens qui les font périr. Mais ce déficit est compris ans le calcul donné précédemment, de manière que nous devons compter ici toutes les saillies comme heureuses.

Nous avons supposé que l’on entretiendroit dans les haras ministériels et légionnaires 500 étalons
Et qu’on en répartiroit chez des propriétaires, à charge de remplacement 700

Ce qui fait en tout 1200 étalons
Si l’on mettoit tout ce projet en activité, il naîtroit, la deuxième année, des saillies faites la première année, 1200 productions, au nombre desquelles il y auroit sis cents femelles et six cents mâles. Tenons compte seulement des mâles.
Ils sont, cette année, au nombre de six cents, ci 600 2400
La troisième année 600
La quatrième année 600
La cinquième année 600
On feroit saillir cette année les 600 jumens nées la seconde année, et qui auroient alors trois ans.
La sixième année, il naîtroit des premières jumens 600 900
Plus, des jumens nées la seconde année 300

3,300
La septième année, des premières jumens 600 1200
Plus, des jumens nées la seconde année 300
Plus, des jumens nées la troisième année 300
La huitième année, les premières jumens, trop vieilles, n’engendreroient plus,
mais les jumens nées la seconde armée donneroient 300 900
Celles nées la troisième 300
Celles nées la quatrième 300
La neuvième année, les jumens nées la seconde donneroient 300 1200
Celles nées la troisième 300
Celles nées la quatrième 300
Celles nées la cinquième 300
La dixième année, les jumens nées la seconde donneroient 300 1500
Celles nées la troisième 300
Celles nées la quatrième 300
Celles nées la cinquième 300
Celles nées la sixième 300

8,100


On voit que dans dix ans il seroit né des jumens choisies, saillies chez les particuliers par des étalons de choix, huit mille cent mâles. En supposant qu’à cause des lenteurs ordinaires dans les premiers établissemens, et que beaucoup de mâles n’étant pas propres à devenir étalons, on dût réduire ce nombre à la moitié, qui seroit de quatre mille cinquante, nous avons vu que ce nombre seroit à peu près capable de suffire à la saillie de toutes les jumens qu’il est nécessaire d’entretenir, afin de faire naître chez nous tout le nombre de chevaux que nos besoins exigent.

À l’époque de la cinquième armée les particuliers auroient déjà rendu sept cents étalons en remplacement de ceux qu’on leur auroit distribués ; à l’époque de la dixième année, ils rendroient encore un pareil nombre d’étalons ; de sorte que l’amélioration et la multipli-