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B, c’est la même fleur vue de face ; C vue de profil. Chacun des fleurons D est un tube menu à sa base, renflé vers le milieu, évasé en soucoupe à son extrémité supérieure, & divisé en cinq segmens pointus. Le pistil E est placé au centre, & son sommet ou style est terminé par deux stigmates courbes.

Fruit, Les semences F sont solitaires dans chaque fleuron, placées dans le calice sur un réceptacle velu.

Feuilles, pétiolées, blanchâtres, composées, découpées par paire, & terminées par une impaire. Les découpures des feuilles diminuent à mesure que la tige s’élève ; & au sommet, elles sont entières & oblongues.

Racine, ligneuse, fibreuse & pivotante.

Port de la plante. Les tiges s’élèvent à la hauteur de deux ou trois pieds, suivant la nature du terrain ; elles sont cannelées, fermes, ligneuses, branchues, blanchâtres, pleines d’une moelle blanche. Les feuilles sont alternes ; les fleurs sont axillaires, presque rondes, pendantes & pédunculées.

Lieu. Les terrains incultes, arides. Cette plante est vivace ; on la multiplie de semences & de drageons. Il faut la cueillir lorsqu’elle est en fleur.

Propriétés. La plante est amère, aromatique, odorante, anti septique, vermifuge, fébrifuge, stomachique, antiémétique. Les feuilles sont beaucoup plus actives que celles de la petite absinthe, dont on parlera tout-à-l’heure, Elles excitent moins le cours des urines, & fatiguent davantage les estomacs délicats. Leur usage est souvent suivi de coliques, parce qu’il échauffe beaucoup, diminue l’expectoration, constipe souvent. Il réveille fortement les forces vitales & musculaires, ranime l’appétit détruit ou diminué par des humeurs pituiteuses.

Usage. On se sert communément pour l’homme, de toute la plante, des feuilles, des sommités fleuries & des semences. Elles sont indiquées dans les maladies où la petite absinthe n’agit pas avec assez de succès par défaut d’activité, & elles sont contr’indiquées dans les maladies convulsives, les maladies inflammatoires, & particulièrement chez les enfans. Extérieurement, elles favorisent quelquefois la résolution des tumeurs peu sensibles & des tumeurs inflammatoires lentes à se résoudre par foiblesse.

Préparations. On fait avec l’absinthe un vin, un sirop, une conserve, un extrait, une huile par infusion, une eau distillée, & on en retire une huile essentielle & un sel. ( Voyez les mots Conserve, Extrait, & vous y trouverez la manière de les préparer. )

La dose du vin est depuis deux onces jusqu’à six ; celle de la conserve, depuis une drachme jusqu’à une once. Elle est recommandée dans toutes les maladies où l’infusion des feuilles est indiquée ; c’est une préparation dont on ne devroit jamais se servir, parce qu’elle fatigue ordinairement l’estomac & échauffe beaucoup…… L’extrait se donne depuis six grains jusqu’à une drachme. Il tue souvent les vers contenus dans les premières voies ; il irrite & cause quelquefois