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de verre, remplissez-en une du meilleur vin que vous aurez, & que vous croirez le plus sûr ; mettez cette capsule sur des cendres chaudes, & laissez évaporer à cette douce chaleur ; la partie colorante & le tartre du vin resteront au fond de la capsule, sous la forme d’une poudre rougeâtre, si on a opéré sur du vin rouge ; & la couleur sera d’un blanc grisâtre, si on a fait évaporer du vin blanc : dans cet état, il sera aisé de reconnoître le tartre & le goût qui lui est propre, en mettant cette poussière sur la langue, la roulant dans la bouche, lorsqu’elle est humectée par la salive.

Répétez la même opération sur le vin que vous soupçonnerez être aluné ; s’il l’est effectivement, il résultera de l’union de l’alun avec le tartre, un sel qui n’aura ni la stipticité, ni l’âcreté de l’alun, & qui sera plus facilement soluble dans l’eau que n’est le tartre.

Comme cette voie d’analyse n’est pas à la portée de tout le monde, voici un moyen plus simple. Ayez de l’eau forte, jetez-y du mercure ; l’eau forte le dissoudra : jetez quelques gouttes de cette dissolution sur le vin que vous soupçonnez, il se fera une précipitation, ordinairement de couleur jaune, nommée turbit minéral. Ce précipité est occasionné par l’acide vitriolique de l’alun, qui quitte sa terre alumineuse pour s’unir au mercure, & le mercure abandonne l’eau-forte qui le tenoit en dissolution ; si, au contraire, le vin n’est pas aluné, le mercure reste suspendu. Si on connoît des procédés plus simples, je prie d’avoir la bonté de me les communiquer.


AMANDE, AMANDIER. M. Tournefort place cet arbre dans la septième section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit à noyau, & il le nomme amygdalus sativa. M. le chevalier Von Linné le classe dans l’icosandrie monogynie, & l’appelle amygdalus communis.


Plan du travail sur l’Amandier.
CHAP. I. Description du genre.
CHAP. II. Description des espèces.
CHAP. III. De la culture de l’Amandier.
CHAP. IV. Existe-t-il des moyens capables de retarder la fleuraison de l’Amandier ?
CHAP. V. Des haies formées avec les Amandiers.
CHAP. VI. Des usages médicinaux de l’Amande, & de l’huile qu’on en retire.


CHAPITRE PREMIER.

Description du genre.


Fleur, calice d’une seule pièce, concave, renflé par le bas, divisé dans le haut en cinq lanières évasées, creusées en cuilleron, & terminées par une pointe un peu obtuse ; l’intérieur du calice est d’un blanc jaunâtre, ou jaune & verd ; l’extérieur tire plus ou moins sur le purpurin, avec un mélange de verd. Cette partie se conserve jusqu’à ce que le fruit ait noué : cinq pétales forment la fleur ; ils surmontent le calice, & s’implantent dans l’intérieur entre les angles que laissent les divisions du calice, de manière que les cinq pièces ne soutiennent & ne correspondent pas aux cinq pétales ; par cet arrangement, le calice & la corolle for-