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amandes, lorsque le fruit est mur vers la fin du mois d’Octobre. Les uns & les autres ont un gros noyau qui n’est point rustiqué comme celui du pêcher ; il contient une amande douce.


VI. Amandier nain des Indes. Amygdalus indica nana. H. R. Parisiensis. La hauteur de cet arbrisseau, très-commun chez les calmouks & les tartares, excède rarement deux pieds & demi, & ses plus fortes tiges sont tout au plus de la grosseur du petit doigt ; elles périssent souvent avant d’y être parvenues, & l’arbrisseau se renouvelle par ses rejets ou drageons qu’il produit en grand nombre.

Ses bourgeons sont droits & garnis de feuilles disposées dans un ordre alterne ; sous l’aisselle de chaque feuille, il se forme des yeux, quelquefois jusqu’au nombre de cinq, mais un seul est à bois. Les supports sont gros & très-saillans.

Les feuilles sont d’un verd de pré, longues, terminées en pointe par les deux bouts ; mais la plus grande largeur est beaucoup plus près de l’extrémité que du pétiole ; c’est le contraire des feuilles de tous les autres amandiers. Leur dentelure est fine, réguliere, très-aiguë & assez profonde. Les grandes feuilles des bourgeons vigoureux sont longues de trois ou de trois pouces & demi, & larges de dix à douze lignes. Les autres sont beaucoup moindres & plus étroites à proportion de leur longueur. Leur queue ou pétiole est assez gros & court, se prolonge jusqu’à leur extrémité, forme sur toute leur longueur une arête très-saillante & d’un verd blanc. Les nervures latérales sont à peine sensibles, sur-tout sur les petites feuilles.

Les fleurs sont composées, 1o. d’un calice en godet, divisé en cinq échancrures terminées en pointe obtuse. Le tube est long de deux à trois lignes, recouvert de quelques écailles ; il est formé d’une ou de plusieurs membranes minces, sur lesquelles on distingue des raies ou de petites côtes fauves, formées par le filet des étamines qui y prennent naissance. 2o. De cinq pétales couleur de rose, plus foncés vers l’extrémité que vers le calice ; ils diminuent réguliérement de largeur depuis l’extrémité qui est arrondie, jusqu’au calice où ils sont attachés entre les échancrures. 3o. D’une vingtaine d’étamines dont les filets sont d’un rouge pâle, & les sommets jaunes, divisés par une raie rouge ; elles ne tombent point éparses sur les pétales, mais elles se tiennent rassemblées droites sur le disque de la fleur. 4o. D’un embryon conique surmonté d’un style terminé par un stigmate. D’un même nœud, il sort depuis une jusqu’à quatre fleurs & un bourgeon, dont les premières feuilles se développent en même tems que les fleurs. Ce mélange de feuilles & de fleurs, dont toutes les branches sont garnies, rend cet arbrisseau très-agréable à la vue dans le tems de sa fleuraison, qui est plus ou moins avancée ou retardée, suivant le climat où on le cultive.

Ses fruits sont petits, rarement abondans ; leur longueur est d’un pouce tout au plus, & pas tout-à-fait la moitié si gros : ils se terminent en pointe, & diminuent aussi de grosseur vers la queue, qui est