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pour monter les outils des charpentiers & des menuisiers.

Ses feuilles forment une excellente nourriture pour les troupeaux, & les engraissent en très-peu de tems.


AMARANTHE. Comme on en cultive plusieurs espèces pour la décoration des jardins, & qu’elles figurent très-bien dans les plates-bandes, il ne faut pas les confondre, ainsi que l’ont fait plusieurs auteurs, en donnant soit les noms de l’une à une autre, soit en les confondant toutes ensemble.

La première est l’amaranthe à queue. M. Tournefort place cette plante dans la première section de la sixième classe, qui comprend les herbes à fleur polypétale, régulière, rosacée, dont le pistil devient un fruit à une seule loge, qui s’ouvre transversalement en deux parties ; & d’après Bauhin, il la nomme amaranthus maximus. M. le chevalier Von Linné la classe dans la monœcie pentandrie, & l’appelle amaranthus caudatus.

Fleurs, mâles ou femelles séparées sur le même pied. Elles n’ont point de corolle, & leur calice leur en tient lieu. Sa couleur est d’un rouge vineux ; il est droit, divisé en trois ou cinq parties, lancéolées, aiguës, & disposées en manière de rose. Les étamines, quelquefois au nombre de trois, & plus souvent au nombre de cinq, sont portées par des filets droits & de la longueur du calice ; les anthères sont oblongues. Dans la fleur femelle le germe est ovale, & on y découvre trois styles courts & en forme d’alène.

Fruit ; capsule arrondie, un peu comprimée, colorée comme le calice, à trois pointes, à une seule loge, s’ouvrant par le milieu horizontalement. Chaque capsule ne contient qu’une semence ronde, très-fine, polie & très-luisante.

Feuilles, assez longuement pétiolées, simples, très-entières, oblongues & lisses.

Racine, fibreuse, chevelue.

Port. La tige s’élève quelquefois à la hauteur d’un homme ; elle est branchue, cannelée. Les fleurs sont ramassées le long d’un grand péduncule, quelquefois de plus d’un pied de longueur, & souvent ce péduncule se divise en plusieurs autres également chargés de fleurs. Les fleurs mâles & les fleurs femelles sont rassemblées sur les mêmes grappes. Les feuilles sont alternes.

Lieu. Cette plante croît naturellement en Perse, au Pérou, d’où elle a été transportée en France. Elle s’est tellement naturalisée dans les jardins, que lorsqu’on l’a une fois laissée grainer sur pied, il est presque impossible de détruire dans la suite les jeunes plantes qui fourmillent de toute part. Cette plante a l’avantage de fleurir pendant tout l’été, & même elle fait encore plaisir à voir en automne dans les provinces septentrionales du royaume.

Propriétés. Elle est pleine de suc, peu odorante. Quelques auteurs la regardent comme astringente & comme rafraîchissante. Il est assez inutile d’en faire usage en médecine.

La seconde espèce est l’amaranthe à trois couleurs, ou herbe de jalousie. Les fleurs à trois étamines sont pelotonnées en épi au haut des tiges, & elles l’environnent. Les feuilles