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dentées, attachées par leur base à la tige, & légérement découpées sur leurs bords.

Racine A, pivotante, oblongue, brune, avec des fibres capillaires, blanche en dedans.

Port. Tige haute, communément de deux pieds, rougeâtre, cylindrique, un peu velue. Les fleurs sont disposées en grappes feuillées sur les rameaux qui s’élèvent des aisselles des feuilles. Les fleurs sont portées par des péduncules courts & cylindriques, & les folioles florales sont entières, oblongues, pointues & unies.

Lieu ; originaire du Mexique, naturalisée en Portugal, & elle se sème d’elle-même dans nos jardins, quand on en a une seule fois cultivé un pied. Cette plante est annuelle, & fleurit en Juillet & Août.

Propriétés. Toute la plante est aromatique, d’une odeur très-agréable, quoiqu’un peu forte, d’une saveur médiocrement âcre & amère. Elle est regardée comme stomachique, apéritive, antiasthmatique.

Usages. On emploie l’herbe en décoction, & les sommités fleuries en infusion théïforme. Quelques auteurs lui attribuent la vertu de pousser les écoulemens périodiques & les vidanges, soit qu’on l’applique extérieurement sur la région de la matrice, en forme de cataplasme, après l’avoir fait bouillir dans du vin, soit qu’on la prenne en infusion. Mathiole dit avoir guéri des personnes qui crachoient du pus, par l’usage de la plante réduite en poudre, & incorporée avec du miel. N’est-ce pas au miel qu’il faut attribuer ces guérisons ? On s’en sert extérieurement en cataplasme, pour nettoyer les anciens ulcères des jambes.


AMÉLANCHIER. (Voyez Néflier)


AMÉLIORATION. En fait d’agriculture, améliorer & amender sont deux mots qu’on a mal à propos confondus. Par améliorer, nous entendons augmenter la valeur d’un objet qui diminuoit ou alloit diminuer ; par exemple, substituer de bons chevaux, de bons bœufs pour le labourage, pour la charrette, &c. à des animaux usés ou trop vieux ; au lieu que le mot amender ne s’applique, dans le vrai sens, qu’au terrain. Il y a deux sortes d’améliorations, celle de remplacement, & celle d’addition.

Un cultivateur prudent met en réserve, sur-tout dans les années avantageuses, la majeure partie des produits nets, soit pour parer aux inconvéniens des années de stérilité, soit pour ne pas être gêné, lorsqu’il surviendra des cas fâcheux & imprévus, enfin, pour améliorer sa métairie & tout ce qui en dépend ; c’est-à-dire, qu’il se prive d’une jouissance momentanée, afin de s’en procurer une plus durable, & qui augmente la valeur intrinsèque de sa possession.

Le tems détruit tout, & sous sa faulx meurtrière tout s’anéantit & disparoît, si une main protectrice ne répare habituellement ses ravages : mais réparer n’est pas améliorer ; c’est simplement entretenir les choses dans leur état, & le bon cultivateur cherche toujours à les perfectionner. Les améliorations de remplacement ont pour objet l’entretien des bâtimens, celui des outils