Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/508

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passé pendant chacune de ces années par tous les degrés de végétation, sans éprouver le moindre affoiblissement, les tiges s’y sont élevées avec vigueur, & ont donné de beaux épis, où le grain a acquis toute sa maturité. »

» IIe. & IIIe. expériences. Le mélange pour la deuxième & troisième expérience, lesquelles dans la suite seront désignées par leur numéro, comme les expériences suivantes, a été le même que le précédent, à cela près qu’il a été employé des retailles de la pierre connue sous le nom de Saint-Leu, au lieu de celles de la pierre dure, qui font partie du mélange no 1. Le succès s’est également soutenu pendant les trois années, quoiqu’il y ait eu quelque différence en moins pour la quantité des épis, & non pour la beauté. Les touffes de blé n’y étoient pas aussi fournies que dans la première ; cependant il y a eu assez d’égalité en 1772 entre ces deux numéros & le no 1. Ainsi, on peut dire en général, que ces deux sortes de mélanges sont à peu près également bons. »

» IVe. & Ve. expériences. Il n’entra dans le mélange dont il s’agit ici, que deux huitièmes d’argile, trois huitièmes de retailles de pierre, pareilles à celles des deux numéros précédens, de trois huitièmes de sable. La réussite a été entière dans ces numéros 4 & 5 pendant les trois années. Il paroît par conséquent qu’une quantité moins forte d’argile ne nuit point aux progrès de la végétation ; & cela devient avantageux, parce qu’il n’est pas facile de la bien mêler avec les autres matières qu’on emploie pour imiter les terres à labour naturelles. »

» VIe. expérience. Le succès n’a pas été le même ici, quoique dans cette sixième expérience, la différence ne consistât uniquement, à l’égard du mélange & comparaison faite avec les numéros précédens, 1, 2 & 3, qu’en ce que, pour ce même no 6, il a été employé deux huitièmes de sablon d’Étampes, au lieu d’une pareille quantité de sablon de rivière, comme dans les expériences 1, 2, 3. Le blé a végété en 1771 avec vigueur, il est vrai, dans cette sixième expérience ; mais quoiqu’il ait eu de beaux épis en 1772, la touffe de blé étoit peu fournie ; elle a jauni, & s’est desséchée plus promptement que les autres ; & en 1773, ce no 6 a totalement manqué ; les plantes y ont péri. En faisant attention que le no 6 & le no 8 présentent le même résultat, & qu’il n’y a d’autre différence dans le mélange qui les concerne, & celui qui regarde les premiers numéros, où la végétation a pleinement réussi pendant trois ans, que celle qui peut se trouver entre le sablon & le sable ; en considérant, dis-je, par ce côté seul l’expérience dont il s’agit, ne pourroit-on pas soupçonner que le mélange, trop intime du sablon avec l’argile, a occasionné une liaison & une consistance entre ces deux matières, qui a mis obstacle au développement des parties les plus déliées des racines, & qui peut-être a rendu ces matières, ainsi mêlées intimément, moins perméables à l’eau, après qu’elle les a eu d’abord réduites en une espèce de ciment ? Nous avons vu qu’en 1771 le bled de ce no 6 a été beau & vigoureux, que la végétation y avoit été moins belle en 1772 ; que dans cette même année, la touffe y avoit