Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/515

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tout-à-fait aussi abondans dans cette expérience-ci en 1771 ; mais ce qu’il y en avoit, réussit également. La production en 1772, ne le céda en rien dans le sablon à celle que donna le vieux plâtre, cette même année, & que j’ai dit avoir été si frappante : mais en 1773, la touffe de blé que j’obtins du sablon étoit peu fournie, on n’y remarquoit que sept à huit épis assez beaux. »

» XXVIIe. expérience. Le sable de rivière, tel qu’il entre dans la composition du mortier, fut la base de cette expérience. Le succès complet dont j’ai parlé plus haut, à l’égard des produits que le vieux plâtre a donnés constamment pendant trois années, a été le même dans le blé que j’ai recueilli du sable de rivière. Les plantes y étoient vigoureuses & abondantes ; les épis longs & bien garnis. »

» XXVIIIe. expérience. Le succès fut égal, & aussi constamment marqué pendant trois ans, dans cette expérience pour laquelle j’employai des retailles de pierre de Saint-Leu, réduites en poudre, & dépouillées de tout ce qui leur étoit étranger. »

» XXIXe. expérience. Les décombres d’un bâtiment qu’on démolit à Paris, sont ordinairement composés de pierres en partie détruites, de briques ou de tuiles brisées, de mortier sans consistance, de plâtre pulvérisé, &c. Je pris dans des décombres de cette espèce, les parties les moins grossières, & réduites à l’état d’une terre ordinaire. J’y semai du grain ; il y réussit assez bien en 1771 & 1772, mais la production y fut peu abondante en 1773. J’y recueillis néanmoins quelques épis très-beaux, parmi d’autres qui n’étoient que d’une longueur médiocre. »

» XXXe. expérience. L’argile de Gentilly, dont les potiers de terre se servent à Paris, fut celle que j’employai après l’avoir réduite en poudre. Le blé y devint assez beau en 1771, quoique les pieds ne fussent pas nombreux : il y périt en 1772 ; mais en 1773, la touffe de blé y étoit raisonnablement fournie, & elle donna de très-beaux épis. »

» XXXIe. expérience. J’essayai de tirer quelques productions de la cendre seule de bois neuf, humectée simplement au point qu’il le falloit pour que la semence y germât, & laquelle conservoit par conséquent la petite quantité de sel alcali qu’elle contenoit. Le blé, après y avoir germé, périt totalement en 1771. Je fus plus heureux dans ma tentative, l’année suivante. Je n’eus pas, à la vérité, un grand nombre de tiges ; mais plusieurs d’entr’elles étoient vigoureuses, & donnèrent des épis dont quelques-uns avoient quatre à cinq pouces de longueur. Je ne tirai pas en 1773 le même avantage de cette expérience sur les cendres ; outre qu’elles ne fournirent qu’un très-petit nombre de pieds de blé, les tiges y étoient foibles, & les épis médiocres. »

» XXXIIe. expérience. Je semai du blé dans la marne seule : il réussit très-bien en 1771 ; il fut de la plus grande beauté en 1772 : on y remarquoit en effet, des épis de six pouces de longueur. Le succès fut différent l’année suivante. Quoique le blé y eût assez bien réussi, il n’avoit pas, en 1773, cette vigueur dans les tiges, & cette beauté dans les épis, qui caractérisoient celui